Recomposition politique dans la boucle du Niger et espace colonial : l'héritage umarien à l'épreuve de l'autorité française (1864-1919)
Auteur / Autrice : | Serge Mboyi Bongo |
Direction : | Pierre Boilley |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
Aux premières heures de la colonie du Soudan, pour pallier le manque de personnel administratif· d'origine européenne, l'autorité coloniale a dû opter pour une administration indirecte de cet espace, en préservant ce qu'il fallait du cadre politique indigène préexistant. Cette stratégie prenait pour support les lignages dominants, selon la coutume. Pourtant, dans une région sous domination umarienne au moment où s'y opérait la conquête française, la cellule umarienne s'est révélée paradoxalement sous représentée politiquement, aux premiers balbutiements de l'administration coloniale. Faut-il y voir le fait d'une délicate gestion interne d'un héritage sujet à controverses, ayant conduit à une décomposition progressive du pouvoir umarien depuis la mort du Cheikh en 1864, ou une volonté affirmée, de la part de l'autorité coloniale française, d'anéantir une présence futanke jugée incompatible à son affirmation définitive sur le terrain soudanais? Cette étude propose une double explication, conjoncturelle et structurelle, à ce fait. Outre l'animosité certaine, née de décennies d'oppositions. . Idéologiques et armées et qui a conduit l'autorité coloniale française, vainqueur de la confrontation des deux impérialismes en terres soudanaises, à une méfiance justifiée vis-à-vis d'un groupe politique ayant constitué le principal frein à son expansion sur ces terres, il faut y voir également le fait d'une série de mesures structurelles, intervenues dès 1902, dans l'administration de la colonie du Soudan et qui, par le choix opéré d'une administration directe de ce territoire, rendaient incompatible la persistance d'entités politiques autonomes, au sein de cette colonie, confiées aux soins d'une autorité politique indigène, quelle qu'elle fut.