Approche philosophique de la douleur dite ''physique'' : ou la dualité du corps et de l'esprit mise à mal... par la douleur
Auteur / Autrice : | Henri Keyvan Kotobi |
Direction : | Anne Fagot-Largeault |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Jean Gayon, Cynthia Thiercelin |
Rapporteur / Rapporteuse : Martine de Gaudemar |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La douleur est une énigme pour la médecine, la science et la philosophie. Dans ce travail, nous essayons de montrer comment la médecine tente de nos jours d'acquérir la maîtrise de ce phénomène vital par excellence, dont l'intimité lui échappe partiellement. Les difficultés sur lesquelles les chercheurs, comme les spécialistes de terrain, achoppent, vont nous servir ainsi de point de départ pour alimenter une réflexion sur le bien-fondé de l'approche dualiste, que ces derniers emploient systématiquement dans leurs analyses, comme dans leurs démarches. Puis, nous cherchons à retracer l'enracinement de la médecine moderne dans notre culture dualiste millénaire, en insistant plus particulièrement sur la contradiction pleinement assumée de cette médecine, restée dualiste « dans l'âme» comme dans son organisation et ses pratiques, alors même qu'elle se nourrit, depuis maintenant plus de deux siècles, de données scientifiques produites pour l'essentiel par des disciplines fondamentales d'obédience matérialiste. L'approche dualiste de la douleur, telle qu'elle régit aujourd'hui le fonctionnement du mouvement de lutte contre de la douleur, dont nous aurons pris le soin de décrire l'ascension entre-temps, est ensuite confrontée à différentes situations cliniques particulières, dans le but de montrer clairement les limites de toute approche dualiste paradigmatique, dès lors qu'il s'agit d'expliquer ou d'interpréter· des faits laissés le plus souvent dans l'ombre par la médecine. Le dualisme du corps et de l'esprit étant finalement, selon nous, le principal obstacle à une amélioration de nos connaissances sur la douleur, nous proposons, pour finir, une alternative à l'approche actuelle de la douleur d'inspiration moniste et vitaliste. L'exposé de cette approche alternative de la douleur est toutefois précédé d'un rappel sur différents courants de pensée qui se sont historiquement opposés au dualisme. Le travail s'achève, enfin par une réflexion sur les conséquences théoriques et pratiques qu'entraînerait l'hypothétique application de ce modèle alternatif, dans le but de convaincre le lecteur de sa pertinence, en dépit de son caractère entièrement spéculatif.