Deficit, monnaie et croissance économique : élèments d'analyse théorique et d' évaluation empirique
Auteur / Autrice : | Alexandru Minea |
Direction : | Patrick Villieu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Orléans |
Mots clés
Résumé
Depuis le milieu des années 1970 les pays de l’OCDE connaissent une période de déficit permanent ou persistant. En dépit de l’importance de ce phénomène, il n’existe que peu d’études qui traitent de manière explicite ces questions, alors que nous pourrions peut-être y trouver le ralentissement de la croissance de la période récente. Le premier chapitre propose un modèle théorique de croissance endogène avec déficits persistants et dépenses publiques productives. Nous montrons en premier que le financement des dépenses publiques productives par déficits de long terme améliore la croissance économique à court terme et le bien-être, au détriment du sentier potentiel de croissance. Deuxièmement, nous soulignons la présence d’une famille de courbes de Laffer indexées par le ratio du déficit sur PIB, entre taxes et croissance économique. Bien que le déficit et les taxes constituent à présent les principaux moyens de financement pour les pays de l’OCDE, il existe de nombreux pays en développement, et même certains pays de l’OCDE, qui financent leurs dépenses essentiellement par seigneuriage. Au chapitre trois, nous étudions les effets du financement par émission de monnaie des dépenses publiques productives. En premier, nous illustrons la présence d’une relation en cloche entre seigneuriage et croissance économique, semblable à la relation entre taxes et croissance économique. L’existence de deux relations en cloche nous permet, dans un deuxième temps, de faire ressortir un arbitrage entre le financement par taxes et celui par seigneuriage, pour maximiser la croissance et/ou le bien-être. Cet arbitrage dépend des paramètres structurels des économies, dont en particulier le degré de développement financier et l’évasion fiscale. L’évidence empirique dans les chapitres deux et quatre permet de réconforter nos résultats théoriques, à l’aide des méthodes économétriques récentes telles que l’estimation d’effets de seuil avec transition lisse en panel.