Thèse soutenue

L'État des physiocrates : autorité et décentralisation

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Auteur / Autrice : Anthony Mergey
Direction : Éric Gojosso
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire du droit
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Orléans

Mots clés

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Résumé

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Surtout connue pour sa pensée économique, l’école physiocratique, née en 1757, a également développé une réflexion politique et administrative qui ambitionne de redéfinir l’État. Dans un premier temps, les physiocrates sont unanimes sur les moyens à employer pour régénérer la monarchie. S’inscrivant dans le cadre d’une monarchie de droit divin, ils font du prince un « despote légal » dont le règne doit être régi par les lois naturelles. Bénéficiant d’un pouvoir absolu mais non arbitraire, le roi doit veiller à ne pas enfreindre les normes supérieures dont l’intégrité est assurée par la magistrature. De même, une bonne monarchie nécessite un système administratif décentralisé, fondé sur une hiérarchie d’assemblées locales, pour permettre aux citoyens de participer aux affaires publiques et renforcer l’union roi-peuple. Après une lente désagrégation, l’école éclate dix ans avant la Révolution, l’unanimisme des origines laissant place à une dispersion des idées, lesquelles subissent l’influence des temps. Alors que certains restent attachés aux principes fondamentaux de la doctrine politique et administrative de l’école, d’autres, au contraire, admettent, sur le fondement de la séparation des pouvoirs, une monarchie tempérée et une nation législatrice. En revanche, la hiérarchie normative est redéfinie et approfondie ainsi que la nature des contrôles exercés par les instances compétentes. Parallèlement, l’organisation administrative du royaume est quelque peu délaissée, même si des plans de réforme ministériels et des projets doctrinaux traduisent expressément la vitalité et l’actualité de la pensée administrative des physiocrates à la fin de l’Ancien Régime.