Déterminants écologiques et anthropiques de la structuration des peubplements d’ongulés sauvages en Afrique de l’Ouest : cas du Parc Régional du W du fleuve Niger
Auteur / Autrice : | Fabrice Hibert |
Direction : | Hervé Frizt, Daniel Maillard, Mahamane Saâdou |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l’environnement |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Rennes, Agrocampus Ouest |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les savanes africaines abritent les plus riches peuplements de grands herbivores de la planète. Cependant, les déterminants de la diversité de ces peuplements sont encore mal connus, en particulier en Afrique de l'Ouest dans un contexte fortement anthropisé. Les objectifs de cette thèse étaient 1) d’établir un diagnostic de l'état du peuplement d’ongulés sauvages du Parc Régional du W, et 2) d’identifier les déterminants écologiques et anthropiques de la structure de ce peuplement. Une approche à plusieurs échelles spatiales imbriquées, basée sur la complémentarité de méthodes de suivi direct et indirect, a été développée. Un déficit dans l’abondance des ongulés sauvages, et en particulier des paisseurs, a été mis en évidence au regard des conditions environnementales globales, posant en particulier la question de l’impact de la transhumance dans le parc. En dehors de la zone de transhumance, à l’échelle du paysage, la structuration spatiale du peuplement en saison sèche semble être particulièrement liée aux variations de production primaire et à la distance aux points d’eau. A une échelle plus fine, il semblerait que la taille corporelle et la guilde alimentaire, qui déterminent les besoins trophiques des différentes espèces, puissent être responsables de leur sélection différentielle des habitats et par conséquent, de leur partage de l’espace. Cependant, il n’a pas été montré de ségrégation de niches évidente chez des espèces proches écologiquement. D’autre part, le peuplement d'ongulés sauvages est apparu plus pauvre en espèces et moins abondant en termes de biomasse dans les zones fréquentées par les transhumants et leur bétail ainsi que dans les zones proches des limites du parc. Ces résultats suggèrent l'intervention de processus compétitifs entre paisseurs domestiques et sauvages et/ou une crainte de l'homme, qui limiteraient l’espace et les ressources disponibles pour les ongulés sauvages. Le déficit en paisseurs sur le parc pourrait ainsi s’expliquer par une substitution par les paisseurs domestiques.