Thèse soutenue

Montesquieu et la Chine

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jacques Pereira
Direction : Marie-Hélène Cotoni
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue, littérature et civilisation française
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Nice
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : Université de Nice. UFR des lettres, arts et sciences humaines - Centre transdisciplinaire d'épistémologie de la littérature (Nice2003-2012)

Résumé

FR  |  
EN

On sait l’importance de la Chine dans l’histoire intellectuelle de la France des XVIIe et XVIIIe siècles : elle a nourri les débats sur la chronologie universelle, la tolérance religieuse, les fins d’un bon gouvernement, l’ordre économique nouveau qui tentait de s’imposer. Tout en évitant d’intervenir dans le combat enragé qui oppose sinophiles et sinophobes, Montesquieu écoute, se documente, trie, tente d’élaborer une position personnelle face à ces présentations de la Chine que lui proposent la littérature missionnaire et les récits de voyages. C’est que l’enjeu est crucial pour lui : ce modèle politique et sociologique semble résister à ses propres critères d’appréciation jusqu’à remettre en question sa typologie des gouvernements. De cette longue réflexion dont témoignent, en amont de L'Esprit des lois, les Geographica, les Pensées et le Spicilège, il résulte cependant une représentation effectivement originale du monde chinois qui élude le piège du manichéisme en assumant des incertitudes et quelques contradictions. La tâche que je me suis fixée est d’abord de reconstituer aussi précisément que possible cette représentation de la Chine, de la confronter aux sources dont pouvait disposer Montesquieu, de montrer que certains écarts par rapport à ces sources ou par rapport à ses premiers jugements trouvent leur explication dans l’économie interne de L'Esprit des lois. Je tente enfin d’évaluer les résonances que cette représentation a pu trouver chez les premiers lecteurs de l’œuvre maîtresse.