L' ours, héros socialisateur des européens. De l'enfance à l'âge adulte, de la préhistoire à nos jours
Auteur / Autrice : | Sandrine Boulmier |
Direction : | Jocelyne Bonnet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Mots clés
Résumé
Comment l’ours, anthropomorphisé par l’Homme, est-il passé du statut d’animal divinisé à celui d’animal humilié pour, finalement, s’incarner en un symbole de tendresse, un socialisateur du jeune enfant sous les traits du « nounours » ? Partant d’une méthode déductive et ethno-historique, on s’interroge sur les premières traces d’un culte de l’ours dans les sociétés européennes pré-chrétiennes où l’animal est pensé comme un parent de l’Homme aux pouvoirs surnaturels. Puis l’ours, dans une Europe en cours de christianisation, est diabolisé et humilié par les Eglises chrétiennes qui en font un de leurs plus redoutables adversaires. Domestiqué et montré, l’ours devient un animal de foire qui retrouve néanmoins un certain prestige dans la chasse ou en offrant des patronymes valorisants à la noblesse européenne. Dans les fêtes de l’ours, le plantigrade est un faiseur d’hommes et de femmes auxquels il permet l’accession à la sexualité et au mariage. Au XXe siècle, l’ours devient « nounours », objet thérapeutique et héros socialisateur auquel le jeune enfant s’identifie, par le biais du livre. Recherché par les collectionneurs ursophiles et façonné par les créateurs, l’ours en peluche accède au statut d’objet d’art. Dans toute sa dimension animale, l’ours permet à l’Européen de s’expliquer le monde, de s’ouvrir à lui et, d’une certaine façon, d’affirmer son identité, sur un continent où sa survie est devenue un enjeu politico-économique de taille.