Angiogenèse et remodelage tissulaire dans les foyers épileptiques humains et expérimentaux
Auteur / Autrice : | Valérie Rigau |
Direction : | Mireille Lerner-Natoli |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences chimiques et biologiques pour la santé |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Montpellier 1 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Montpellier I. Faculté de médecine (1969-2014) |
Résumé
Dans l'épilepsie humaine du lobe temporal (ELT), des réorganisations tissulaires affectant la structure hippocampique sont fréquemment rapportées comme des pertes neuronales sévères consécutives à un événement lésionnel très antérieur, une dispersion du gyrus denté, par migration anarchique des neurones granulaires. Ces remaniements sont supposés rendre le tissu hyperexcitable, donc participer à la chronicité de la maladie épileptique. Dans de précedentes études de notre groupe, nous avons observé dans des foyers humains adultes, une neurogenèse importante qui produit essentiellement des astrocytes immatures. Cette glie adopte un phénotype radiaire qui semble soutenir la migration des cellules granulaires. Nous avons aussi observé une réorganisation de la microvascularisation dans cette région chez les patients atteints d'une épilepsie pharmacorésistante. Nous avons donc comparé des hippocampes d'épileptiques avec des hippocampes de patients non épileptiques provenant de chirurgie ou d'autopsie. Nous avons quantifié la densité cellulaire, l'expression des facteurs angiogéniques et de leurs récepteurs, et nous avons analysé les dommages subis par la barrière hémato-encéphalique (BHE). Pour comprendre la séquence des événements nous avons utilisé un modèle de rat épileptique par injection de pilocarpine. Chez l'homme la densité vasculaire est augmentée dans l'ELT et corrélée avec la fréquence des crises. Le vascular endothelial growth factor (VEGF) et ses récepteurs sont détectés dans plusieurs types cellulaires. Des modifications de la BHE ont été mises en évidence. Dans le modèle de rat épileptique, l'hyper expression du VEGF et les anomalies de la BHE interviennent très tôt après l'état de mal, suivies par une augmentation progressive de la vascularisation. Chez l'humain et le rongeur, l'angiogenèse et les anomalies de la BHE sont encore présentes dans les foyers chroniques suggérant qu'elles sont réactivées par les crises spontanées, indépendamment de l'étiologie ou du degré de perte neuronale. La persistance de diffusion de protéines sériques et l'extravasation des leucocytes peut être responsable des modifications de l'excitabilité et du processus inflammatoire chronique.