Thèse soutenue

Images données de l'ouvrier lorrain pendant les Trente Glorieuses

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Auteur / Autrice : Claude Rochette
Direction : Richard Lioger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Metz
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire lorrain de sciences sociales (Lorraine)

Résumé

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Cette thèse fait émerger de différentes représentations les traits qui ont contribué à dessiner les figures de "l'ouvrier sidérurgiste lorrain" dans la période dite des "Trente Glorieuses". La mesure des écarts entre les images et les discours produits à cette époque (1946-1975) et les représentations actuelles données sur le terrain de l'enquête, sert de base aux analyses pour constituer une compréhension globale de ce que l'on nomme communément "Culture ouvrière", souvent piégée dans des images construites par les milieux patronaux et syndicaux ou par les ouvriers eux-mêmes. Une enquête ethnographique portant sur les activités des ouvriers et des ouvrières de la sidérurgie mosellane et l'analyse de leurs représentations cinématographiques, photographiques et graphiques, dévoile la pluralité des parcours, des expériences vécues et des cultures ouvrières qui s'en nourrissent. Après une présentation des sources, des méthodes d’analyse et du terrain, ainsi qu’une présentation des groupes sociaux sollicités, on voit dans quelles circonstances les sociabilités ouvrières se construisent au travail et en dehors du travail, autour des machines et au sein des équipes. On y pointe la présence de différentes discriminations dont les formes ne sont pas uniquement issues des rapports hiérarchiques. La troisième partie est consacrée aux dangers encourus par les ouvriers(ères) à l'usine et aux accidents dont la spectacularité participe à la construction de l'image du sidérurgiste à la fois victime et valeureux et de l'image figée d'un travail pénible et dangereux. Une attention particulière est ensuite donnée à l'ouvrière sidérurgiste, figure oubliée de cette industrie lourde à la réputation virile et à l'organisation masculine. Elle s'y impose en supplantant les ouvriers sur des postes généralement réservés aux hommes et à des tâches pour lesquelles l’attention et la délicatesse féminines seraient de rigueur. La dernière partie est consacrée à la main-d'œuvre étrangère et à l'accueil qui lui est réservé par le milieu sidérurgique et les populations locales. Accueil souvent marqué de discriminations raciales et sociales. Au-delà des images récurrentes de l'ouvrier sidérurgiste immigré italien, cette figure ouvrière est délaissée par les organes médiatiques patronaux