Thèse soutenue

Femmes et crimes à Shanghai sous la République : 1912-1949
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Auteur / Autrice : Aglaia De Angeli
Direction : Christian Henriot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Lyon 2

Mots clés

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Résumé

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Shanghai d’entre les-deux-guerres est connue comme le Chicago de l’Orient : la belle vie et le crime font partie de ce cliché. Le crime est un phénomène social, qui pour sa nature se rend glissant sur le plan du témoignage. La difficulté qui en dérive est pourtant celle d’enquêter sur quelque chose qui pour sa nature même, tend à ne pas apparaître, mais à se cacher. Le crime manifeste le plus les points obscurs de la société et en même temps il est la véritable essence de la marginalité. Dans cette thèse on étude le crime en relation avec les femmes du point de vue social. Elles sont le sujet actif de l’action criminelle comme agresseur et le sujet passif comme victime du crime. Sous la République, les femmes apparaissent hors du contexte familial, elles s’émancipent et leur vie plus libre est aussi moins protégée par la famille qui les contrôlait. On s’interroge sur quoi ces femmes se sont rendu coupables, dans quelles occasions elles ont enfreint la loi, à quelle catégorie socioprofessionnelle elles appartiennent. Les mêmes questions ont été posées aux cas dans lesquels les femmes étaient les victimes. Les relations entre agresseur et victime, entre femme et homme ou entre femmes seules ont été un point de vue pour cette analyse. Les thématiques de cette recherche axée sur Shanghai sous la République sont : le crime et les femmes, le droit chinois et l’extraterritorialité, les institutions d’ordre public et les sciences sociales. Les chapitres sur les crimes sont répartis dans un chapitre (N. 1) qui présente la situation du phénomène criminel en général dans le pays et en particulier à Shanghai, en analysant les tendances dans le cours des décennies et par rapport aux sexes. Cette présentation a pris aussi en compte la criminalité organisée dans la ville. Les chapitres sur les crimes contre la personne et contre les biens (N. 5 et 6) présentent les faits délictueux accomplis par les femmes ou subis par celles-ci en se basant sur les sources primaires, telles les sentences des tribunaux ou les documents rédigés par la police et l’administration des prisons. Les faits sont narrés par ordre chronologique d’après la catégorie d’appartenance. Le droit est le thème du chapitre N. 2, qui analyse le droit chinois comme discipline juridique en transformation tout au long de la première moitié du XXe siècle. À partir des dernières réformes de la dynastie Qing, le droit chinois est transformé selon le modèle occidental pour aboutir à la restitution du droit d’exterritorialité que les étrangers ont obtenu par les traités inégaux. Ce chapitre veut donc analyser la raison de cette différence de traitement, qui est la base de la spécificité jurisprudentielle de Shanghai et de la présence des institutions policières et juridiques de la municipalité chinoise et des deux concessions. Les institutions pour le maintien de l’ordre public (N. 3) sont l’objet d’une présentation en ordre chronologique et spatial dans le tissu urbain de Shanghai. L’augmentation des effectifs autant que des postes de police, des prisons et maisons de détentions, sans oublier les tribunaux d’après l’agrandissement de la population est la manifestation du phénomène criminel à Shanghai. De plus, leur modernisation témoigne d’une nouvelle gestion fondée sur conception non plus seulement répressive du crime, mais de rééducation et réintégration du délinquant dans la société. Le chapitre sur les sciences sociales, telles la sociologie et la criminologie (N. 4), est une lecture sur l’utilité de ces disciplines pour étudier le crime comme phénomène social.