Thèse soutenue

Dynamique d'une population chassée de sangliers (Sus scrofa scrofa) en milieu forestier
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Auteur / Autrice : Sabrina Servanty
Direction : Jean-Michel GaillardÉric Baubet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie évolutive
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Lyon 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Au sein des Ongulés sauvages, le Sanglier (Sus scrofa scrofa) se distingue par une combinaison bien particulière de traits d’histoire de vie associant une fécondité élevée et un âge de première reproduction précoce à, une grande taille et une forte espérance de vie potentielle. De plus, au contraire de la plupart des autres ongulés qui sont des herbivores assez stricts, le Sanglier est omnivore. Cette stratégie d’histoire de vie peu commune est associée à un fort succès en terme d’effectifs, puisqu’en Europe, les populations de Sanglier sont en pleine expansion et sont à l’origine de problèmes socio-économiques principalement en raison des dégâts occasionnés aux activités humaines. Il est donc indispensable de déterminer les facteurs explicatifs de cette augmentation des effectifs et de développer un modèle de fonctionnement de populations pour réussir à mieux gérer la situation. Ce travail s’appuie sur une étude à long terme (25 ans) d’une population chassée de l’Est de la France (Haute-Marne). L’analyse de l’allocation maternelle dans la reproduction met en évidence que la sexe ratio in utero varie en fonction de la taille de la portée avec : une sexe ratio biaisée envers les mâles pour les portées de taille inférieure ou égale à six et une sexe ratio biaisée envers les femelles pour les portées de plus de six fœtus. Ce patron de variation peu commun pourrait avoir évolué sous la pression de sélection contre les grandes tailles de portée au sein desquelles une trop forte compétition apparaît entre frères et sœurs et ce, afin de maximiser le nombre de jeunes recrutés. Le poids seuil pour que les femelles puissent se reproduire est d’environ 28 kg (poids vif) et une fois la maturité sexuelle acquise, ces femelles sont susceptibles de se reproduire chaque année. Les ressources disponibles influencent cependant la phénologie de la reproduction qui varie d’une année à l’autre. La mortalité naturelle a pu être différenciée de celle due à la chasse grâce à l’emploi des modèles récemment développés de Capture-Recapture Multi-Etats. Les mâles ont une survie constante au cours du temps mais différente selon leur âge et une probabilité d’être tués à la chasse qui augmente avec l’âge jusqu’à atteindre près de 70%. La survie des femelles varient plus fortement entre années et diffère aussi selon l’âge avec, des femelles de moins de un an qui ont un taux de survie annuel inférieur aux femelles les plus âgées. Relativement aux autres grands mammifères, la survie des femelles adultes est plus faible et plus variable au cours du temps, peut-être en réponse à un investissement plus fort dans la reproduction, en particulier pour les jeunes adultes. Ces spécificités démographiques démontrent que le Sanglier ne peut donc être soumis aux mêmes règles de gestion que les autres Ongulés. Nous avons développé un modèle de gestion de population structuré en classe de sexe et de poids afin que les gestionnaires puissent comparer les résultats du modèle avec la distribution observée dans le tableau de chasse et apprécier ainsi l’efficacité des modalités de gestion qu’ils appliquent