Sécurité et résilience dans les activités peu sûres : exemple de la pêche maritime
Auteur / Autrice : | Gaël Morel |
Direction : | René Amalberti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ergonomie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Lorient |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse s’inscrit dans le cadre théorique très général de la sécurité des systèmes complexes. L’objectif principal de cette recherche a été double. Il s’agissait dans un premier temps d’analyser un système sociotechnique à risques - le système des pêches, réputé comme le plus dangereux au monde - en adoptant une approche systémique fondée sur le modèle de gestion des risques proposé par Rasmussen (1997) ; le but étant de mieux comprendre les mécanismes de survenue des abordages en mer. Dans un deuxième temps, l’étude de ce même système a été approfondie (1. étude des prises de décision des patrons pêcheurs dans des situations de conflits entre production et sécurité ; 2. Mise à l’épreuve de deux stratégies de sécurisation) pour permettre d’apporter un éclairage supplémentaire sur la relation entre sécurité/résilience, et plus largement pour discuter des stratégies de sécurisation des systèmes à risques. Les résultats obtenus suggèrent une articulation entre sécurité et résilience différente de celle proposée dans la littérature. Il apparaît que la résilience est une forme de sécurité (autogérée), très présente dans les systèmes peu sûrs, qui s'applique aux savoirs faire pour traiter les situations rares et déstabilisantes. La résilience à elle seule ne peut être en mesure de procurer un grand niveau de sécurité. Ce constat est en rupture avec l’idée selon laquelle un système résilient EST un système sûr. Les stratégies de sécurisation discutées considèrent la résilience comme une voie possible pour concilier les objectifs de production et de sécurité, sans qu’une augmentation de l’un ne conduise nécessairement à la diminution de l’autre (et inversement).