Culture et propagande au goulag soviétique, 1929-1953 : le cas de la république des Komi
Auteur / Autrice : | Ekaterina Shepeleva-Bouvard |
Direction : | Annie Allain |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature slave |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Lille 3 |
Mots clés
Résumé
Dans mon travail de recherche, je m'intéresse au cadre politique et culturel des camps de travail forcé de la république des Komi. La ''culture concentrationnaire'' s'est manifestée sur le terrain historiquement lié au développement des camps de travail forcé en URSS, et elle est issue de leur formation économique et sociale. Par conséquent, l'hypothèse suivante peut être envisagée : on a engendré sous Staline une sorte d'amalgame entre le cadre politique et le cadre culturel au Goulag qui s'était enraciné dans la propagande. Il s'établissait un rapport de nécessité entre le politique et le culturel. Le travail socio-éducatif était une sorte d'instrument stratégique que le Goulag avait mis en place dans le but de promouvoir les intérêts du régime. Néanmoins, l'émergence de l'art théâtral au Goulag touchait à quelque chose tout à fait particulier, grâce aux efforts et au savoir-faire des intellectuels des milieux culturels déportés, ce qui permet de caractériser de créative et artistique, la culture ''concentrationnaire''. Ceci a donné lieu à une contradiction étonnante : d'un côté, la culture ''concentrationnaire'' était une ''sous-culture'' qui était objectivement une sorte de prolongement de la culture officielle d'Etat-Parti. Mais d'autre côté, elle était aussi une ''culture de la résistance'' parce que la dimension esthétique des détenus artistes au théâtre du camp était un moyen de puissance spirituelle qui leur attribuait, en fin de compte, un pouvoir de contestation non violente de l'ordre ''concentrationnaire''