Thèse soutenue

Influence d'une fibre modifiée sur le tropisme, la biodistribution et la réponse inflammatoire d'un vecteur adénoviral

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Auteur / Autrice : Sophie Rogee
Direction : Jean-Claude d' Halluin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie cellulaire. Thérapie génique
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Lille 2

Résumé

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Les vecteurs dérivés des adénovirus du sous-groupe C, HAdV-2 et HAdV-5 sont, à ce jour, les plus utilisés en études cliniques représentant 26 % de tous les essais. Cependant des problèmes persistent dont, un large tropisme et par conséquent un manque de spécificité cellulaire, un important hépatotropisme qui est associé à une toxicité hépatique dose dépendante et à l'induction d'une réponse inflammatoire. De plus la majorité de la population humaine possèdent des anticorps anti-HAdVs due à l'immunogénicité élevée des protéines de la capside altérant ainsi l'efficacité du transfert de gène par les vecteurs HAdVs ainsi que la persistance de l'expression du transgène. Afin de réduire le tropisme des vecteurs adénoviraux, un vecteur portant des fibres chimériques constituées de l'extrémité N-terminale d'un adénovirus humain et l'extrémité C-terminale d'un adénovirus bovin : HAdV-2/BAdV-4 a été construit au sein de notre équipe. Il a été préalablement démontré in vitro que le vecteur chimérique HAdV-2/BAdV-4 a réduit sa capacité à reconnaître le hCAR, prévenant ainsi l'infection de cellules naturellement permissives aux adénovirus. De même ce vecteur a acquis un nouveau tropisme pour la lignée cellulaire n'exprimant pas le hCAR : les CHO. Nous avons donc décidé d'analyser l'influence de la fibre chimérique sur la biodistribution, l'endocytose et le trafic intracellulaire ainsi que l'immunogénicité des adénovirus. Tout d'abords, nous avons démontré que le vecteur HAdV-2/BAdV-4 utilise principalement la voie des radeaux lipidiques/cavéoles pour infecter dans les cellules humaines (A549, HepG2, MCF7) ainsi que les cellules non humaines (CHO), évitant de cette manière la dégradation classique par les lysosomes. Cette caractéristique est associée à la particule virale elle-même et non à la cellule cible faisant de ce vecteur un bon candidat pour l'infection de cellules hCAR négatives, normalement réfractaires aux adénovirus telles que les MCF7, une lignée tumorale de cancer du sein. A la suite d'une injection intraveineuse de HAdV-2/BAdV-4 chez la souris, nous observons une réduction de l'hépatotropisme en comparaison du vecteur parental HAdV-5. Le dosage de cytokines pro-inflammatoires telles que lIL6 et l'IFNγ indique que la réponse inflammatoire induite par le vecteur HAdV2/BAdV-4 est plus faible que celle induite par un adénovirus dont la fibre n'est pas modifiée. Une étude menée à partir de sérums humains révèle une plus faible neutralisation du vecteur HAdV2/BAdV-4 par les anticorps préexistants, ce qui par conséquent améliore l'efficacité du transfert du gène rapporteur véhiculé par le vecteur dans les cellules. Parallèlement, nous avons démontré que l'infection des CHO par HAdV-2/BAdV-4 était indépendante des héparanes sulfates. Cependant des GAGs exprimés à la surface des cellules sont nécessaires à l'internalisation de HAdV-2/BAdV-4 dans les cellules cibles. En conclusion, HAdV-2/BAdV-4 pourrait servir de prototype à l'élaboration de nouveaux vecteurs pour des essais pré-cliniques