Le gouvernement des groupes de société : les relations entre propriété et pouvoir à l'épreuve des réalités de l'entreprise contemporaine
Auteur / Autrice : | Aurélie Catel |
Direction : | Jean Saglio, Denis Segrestin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Université Pierre Mendès France (Grenoble ; 1990-2015) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dans ce travail, nous montrons le caractère profondément opportuniste de la structure en groupe de sociétés. Cette architecture permet aux dirigeants de pratiquer des changements de stratégie, afin de tirer le meilleur parti des circonstances. Cette caractéristique est une clé d'analyse pour comprendre la vie des groupes. Les dilemmes de gestion sont une traduction concrète de la nature des groupes. Ils concernent tous les groupes et apparaissent dans des domaines variés : l'échange économique, le statut des dirigeants de filiales, les conflits possibles entre société tête de groupe et filiales, etc. Ils traduisent des alternatives devant être tranchées : marché ou hiérarchie, subordination ou autonomie, imposition de règles de fonctionnement ou construction de compromis durables, etc. Mais l'opportunisme du groupe est rendu possible par une structure autorisant une pratique souple de l'exercice du pouvoir. La domination capitalistique de la maison mère lui permet de conjuguer deux rôles a priori nettement séparés : celui d'actionnaire et de manager. La société tête de groupe organise ainsi un pouvoir hybride. Le caractère opportuniste donne à la structure en groupe des capacités de flexibilité : c'est ce qui peut expliquer son développement. Ces propositions, intimement liées à nos observations empiriques, ouvrent à nouveau un débat théorique particulièrement nourri : celui de la relation entre propriété et pouvoir. En effet, si l'histoire du capitalisme est celle d'une disjonction progressive entre la propriété et le pouvoir dans la firme, la forme en groupe montre que propriété et pouvoir peuvent entretenir une relation non mécanique et circonstancielle.