Femmes laïques responsables dans l'Eglise catholique en France
Auteur / Autrice : | Catherine Dumont |
Direction : | Claude Langlois |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences religieuses |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses (Paris) |
Mots clés
Résumé
Cette thèse s’appuie sur une enquête menée auprès d’un échantillon de 52 femmes responsables de services diocésains ou nationaux, dirigeantes nationales de mouvements catholiques, théologiennes, dirigeantes d’universités catholiques et supérieures majeures. Elle cherche à éclaircir le paradoxe apparent entre, d’une part, la présence encore minoritaire des femmes dans ces responsabilités, associée à un statut ambigu et précaire, et, d’autre part, leur absence de discours critique sur cette situation aussi bien que l’inexistence d’une parole publique des femmes dans l’Eglise de France. Le constat d’une très faible connaissance par ces femmes des théologies féministes a orienté la recherche d’explications du côté du féminisme catholique français, caractérisé par sa faiblesse. Plus que par un féminisme catholique, le discours des femmes françaises responsables dans l’Eglise semble influencé par les mouvements catholiques féminins qui les ont formées tels l’ACGF et les Guides de France, mouvements qui les ont préparées à la prise de responsabilité publiques aussi bien dans la société que dans l’Eglise et qui ont contribué à rééquilibrer les relations entre clercs et laïcs dans l’Eglise de France. . Ces femmes se retrouvent aussi en partie dans le nouveau féminisme de Jean-Paul II qui exalte le génie féminin et valorise leur rôle spécifique dans l’Eglise. Ces femmes seraient postféministes au sens qu’Alain Touraine donne à cette expression plutôt que symboliquement dominées. La comparaison avec la situation et les opinions des femmes catholiques occupant des responsabilités similaires dans d’autres Eglises nationales, (Eglises québécoises, belge, néerlandaise) confirme l’importance, à la fois des mouvements féministes nationaux, d’une solidarité entre femmes catholiques et non catholiques et entre consacrées et non consacrées et le rôle déterminant des relations Eglise Etat dans la capacité des femmes catholiques d’un pays à élaborer un discours critique sur l’institution. La comparaison avec les femmes pasteures françaises et les premières femmes prêtres dans l’Eglise anglicane, souligne le lien entre la désacralisation de la fonction sacerdotale et sa féminisation et prouve qu’il s’agit moins pour les femmes en accédant à ces fonctions d’accéder à un pouvoir masculin que de féminiser cette fonction, c'est-à-dire de lui apporter un surplus d’humanité.