Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Benoît Durieux
Direction : Hervé Coutau-Bégarie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire des doctrines stratégiques
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences historiques et philologiques
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Bois

Résumé

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En France, la réception de Clausewitz, c'est à dire la façon dont il a été lu, compris, interprété, critiqué ou ignoré, a connu quatre grandes phases. L'étude chronologique et thématique des écrits qui l'ont cité, étudié ou simplement négligé montre que chacune de ces phases correspond à une façon différente de penser la guerre en France. Depuis sa captivité en 1807 jusqu'au conflit franco-prussien de 1870, la découverte de ses théories s'est inscrite dans le cadre d'une conception de la guerre limitée. Entre 1871 et 1930, Clausewitz s'impose comme référence du débat militaire en tant que représentant de l'école allemande de l'art militaire, en tant que commentateur de Napoléon et en tant que théoricien des forces morales. Les hécatombes de la Grande Guerre lui sont partiellement imputées ce qui conduit en fin de période à sa marginalisation. L'avènement de la guerre révolutionnaire et de l'arme nucléaire conduit à découvrir un autre Clausewitz entre 1930 et 1990, celui du lien entre guerre et politique, qui séduit les stratégistes civils, les théoriciens du marxisme et les philosophes plus que les militaires. Depuis 1990, notamment sous l'influence américaine, Clausewitz réapparaît dans le débat stratégique et philosophique français sous un troisième visage, celui du théoricien de l'incertitude et la liberté humaine. Le général prussien s'affirme finalement comme un ferment permanent du débat sur la guerre; inversement, l'étude de la réception de Clausewitz permet d'écrire une histoire de ce début