Approche globale des facteurs associés à l’infertilité et l’infécondité chez la vache laitière : importance relative des facteurs nutritionnels et des troubles sanitaires dans les élevages de l'île de la Réunion
Auteur / Autrice : | Emmanuel Tillard |
Direction : | François Bocquier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Agronomie. Biologie. Ecologie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Montpellier, ENSA |
Mots clés
Résumé
Nous avons entrepris une analyse globale, de type écopathologique, sur les facteurs de risque de l’infertilité chez les vaches laitières de l’île de la Réunion. Vingt et un troupeaux ont été suivis pendant 2 années (1153 lactations de vaches multipares de race Holstein) afin d’identifier les principaux facteurs nutritionnels et sanitaires associés à une faible réussite de l’insémination première (I1) et à la durée des intervalles vêlage – insémination première (VI1) et vêlage – insémination fécondante (VIf). La modélisation statistique de ces paramètres de reproduction s’est appuyée sur les mesures d’état corporel, de production laitière et de paramètres biochimiques sanguins (glucose, insuline, cholestérol, AGNE, -OH, urée, albumine, GLDH, GGT, Ca, P et Mg) et sur les fréquences des troubles sanitaires. Les points de vue biologique et statistique nous ont conduit à distinguer l’influence respective de ces facteurs à trois stades physiologiques distincts :avant vêlage, au cours des 30 premiers jours de lactation et lors de la période de reproduction. Ainsi, une mobilisation intense (> 1,5 points) des réserves corporelles au cours du 1^er mois postpartum, un déficit énergétique antepartum chez les vaches fortes productrices, des déséquilibres azotés (déficits ou excès) observés avant vêlage ou en début de lactation, une atteinte hépatique au moment de l’I1 et certains troubles sanitaires survenus en tout début de lactation sont associés à une diminution de la réussite de l’I1 et/ou à l’allongement des intervalles VI1 et VIf. Nous avons mis en évidence que la plupart des déséquilibres nutritionnels exercent un effet différé de plusieurs semaines sur la survenue de l’I1 ou de l’If. Ceci coïncide avec des atteintes des premiers stades des cycles de maturation folliculaire qui surviennent en tout début de lactation. Nous avons également mis en évidence que certaines pratiques d’alimentation comportent des risques : sous-alimentation des vaches taries, médiocre qualité de conservation des ensilages d’herbe, complémentation azotée inadaptée aux fourrages tropicaux, absence d’allotement des animaux selon leurs exigences alimentaires. Nous soutenons la thèse que ce type d’approche permet de hiérarchiser efficacement, sur des troupeaux en production, les facteurs de risques qui ont été auparavant isolés dans des expérimentations analytiques factorielles. Dans le cas présent, nous montrons la primauté des déséquilibres nutritionnels sur les troubles sanitaires dans l’atteinte des paramètres de reproduction. Nous avons établi des relations d’association entre ces facteurs et la reproduction des vaches qui pourront être utiles à des démarches intégratives d’appréhension des relations nutrition – reproduction et à des démarches d’appui au développement.