Thèse soutenue

Dynamique des fonctionnements hydrique et azoté au sein d’une vigne enherbée sous le climat méditerranéen
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Auteur / Autrice : Florian Celette
Direction : Christian Gary
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Agronomie
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : École nationale supérieure agronomique (Montpellier ; 1960-2006)

Mots clés

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Résumé

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L’implantation d’un enherbement sur l’inter-rang d’un vignoble réduit l’impact de la production viticole sur l’environnement et aide à maîtriser la croissance et la production de la vigne. Elle génère une concurrence pour des ressources en eau et azote rares dans le milieu méditerranéen. Ce travail aborde les fonctionnements hydrique et azoté d’une association culturale marquée par un contraste important entre les deux espèces. Un lourd dispositif a été installé en 2002 sur une parcelle près de Montpellier et trois modalités d’entretien du sol ont été étudiées. Une réduction forte et précoce de la croissance de la vigne liée à la concurrence pour les ressources est mise en évidence. Les modalités de gestion de l’enherbement affectent de façon plus ou moins précoces et intenses les différentes composantes du rendement et les années climatiques la qualité du moût obtenu. La dynamique de l’eau est profondément modifiée par la présence du couvert intercalaire. Une approche simplifiée de modélisation du bilan hydrique de ce système est proposée et montre des résultats encourageants. Le ruissellement est diminué significativement mais cet impact varie au cours de l’année avec l’état de surface du sol. Cette infiltration supérieure permet une meilleure recharge hivernale dans les modalités enherbées, particulièrement avec un enherbement permanent. Cependant, cette eau supplémentaire profite essentiellement à l’enherbement. La redistribution du système racinaire de la vigne en présence de l’enherbement (surtout permanent) est la conséquence d’une « croissance compensatoire » déjà observée dans d’autres systèmes. Celle-ci permet à la vigne, dans un sol profond, d’accéder à des ressources en eau inaccessibles pour l’enherbement. Ces nouveaux horizons explorés par la vigne sont pauvres en azote et la concurrence pour l’azote induite par l’enherbement n’est pas réduite. L’enherbement consomme une quantité modérée d’azote qui représente une part non négligeable des flux d’azote dans un système naturellement pauvre. L’assèchement des horizons de surface par la transpiration de l’herbe diminue également la disponibilité de l’azote minéral pour la vigne et stoppe prématurément la minéralisation de l’azote organique. La diminution précoce de la croissance de la vigne enherbée est la conséquence d’une contrainte azotée en début de cycle liée à une mauvaise recharge des réserves pérennes de la plante l’année précédente. On observe que le statut azoté de la vigne se dégrade rapidement lorsque l’humidité des horizons de surface devient défavorable à la minéralisation. Il semble donc, qu’en région méditerranéenne, la contrainte azotée subie par la vigne soit fortement pilotée par la dynamique de l’eau. Ceci met en évidence l’importance des interactions entre fonctionnements hydrique et azoté dans ce système.