Guelma, 8 mai 1945 : une subversion européenne dans le département de Constantine, Algérie française : le système colonial à l'épreuve des réformes politiques et du nationalisme
Auteur / Autrice : | Jean-Pierre Peyroulou |
Direction : | Marc-Olivier Baruch |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
À Guelma dans l'Est de l'Algérie française, le 8 mai 1945, plutôt qu'un soulèvement nationaliste comme on le pensait, il y eut une subversion des Européens. Son origine est à rechercher dans la peur d'être submergés par des Musulmans de plus en plus nombreux et dans l'opposition aux réformes coloniales du gouvernement. Cette réaction prit la forme d'un massacre de Musulmans et d'une politique de terreur. Elle bénéficia de la complicité des autorités civiles et de la police dans le département de Constantine. Cette réaction subversive dans une région rurale et peuplée par une large majorité de Musulmans préfigura celle de TOAS dans les métropoles algériennes en 1960-1962,. Des institutions illégales remplacèrent les pouvoirs légaux et défièrent les autorités de l'État. Les Musulmans tués par les miliciens furent officiellement portés disparus. Entre 1945 et 1954, ces faits furent insidieusement recouverts par la raison d'État. Les gouvernements de la IVe République pensèrent que c'était le prix à payer pour poursuivre leur politique de réformes en Algérie à un moment où le monde entrait dans une période de décolonisation.