Thèse soutenue

Emmanuel Lévinas : séparation et récurrence

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Auteur / Autrice : Young-Ok Park-Desfontaine
Direction : Maryvonne Perrot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Dijon
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Maryvonne Perrot, Jean-Jacques Wunenburger, Jean-Claude Beaune

Résumé

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A l’encontre de l’effort heideggérien qui consiste à concevoir « la subjectivité en fonction de l’être » par la réintroduction du temps dans l’être, l’effort lévinassien consiste à penser la subjectivité du sujet dans son irréductibilité de l’être en séparant le temps de l’essence de l’être. Ce sujet lévinassien se montre dans des mouvements de la séparation et de la récurrence en tant que principes de la subjectivation du sujet et dans lesquels le sujet éprouve la transcendance dans sa concrétude de « l’autre dans le même » comme défense de la subjectivité en rompant avec l’essence de l’être à travers ses ouvrages. Mais ces mouvements du sujet ne se montrent pas en un coup, ils se constituent par étapes. Ces mouvements se confondent avec les processus de l’identification du moi qui apparaissent à chaque étape sous des formes différentes telles qu’hypostase, jouissance et sensibilité. Ces étapes comportent deux délivrances différentes qui vont de la délivrance « du soi en moi » à la délivrance « du moi en soi ». La première est l’hypostase, sortie de l’il y a anonyme, en tant que séparation, et la deuxième est la récurrence du moi à soi, dégrisement du moi, réveil du sommeil dogmatique dans l’ombre de l’il y a. Cette récurrence ou la « recherche du temps perdu », en tant que deuxième étape du sortir de l’être, signifie chez Lévinas la conversion éthique. Autrement dit, il s’agit d’une conversion du moi connaissant vers le moi éthique. Ce moi éthique ne consiste pas à chercher le sens de l’être, mais à chercher le sens de la vie dans la relation humaine qui réside dans le questionnement de « mon droit à l’être » avant d’ « avoir-à-être ».