La France et Heinrich Brüning : un chancelier allemand dans la perception française
Auteur / Autrice : | Franziska Brüning |
Direction : | Serge Wolikow, Sönke Neitzel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Dijon en cotutelle avec Johannes Gutenberg-Universität Mayence |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon2007-2016) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Serge Wolikow, Sönke Neitzel, Patrick Charlot, Robert Frank, Michael Kissener |
Résumé
Le rôle de Brüning dans les dernières années de la République de Weimar est un sujet classique de l’historiographie allemande, laquelle envisage principalement les contraintes qui ont conditionné sa politique, et les marges de manœuvre qui lui étaient offertes. Ces études révèlent de manière frappante que si la France a poursuivi une véritable politique de blocage à l’égard de Brüning, celui-ci n’a, pour sa part, pas fait preuve de la même habileté diplomatique que Stresemann. Ainsi ces deux attitudes ont-elles contribué, en dépit de Locarno, à une nouvelle dégradation des relations franco-allemandes. Mais dans l’angle mort des problèmes politiques etc. Une question centrale n’a pas été posée : comment les Français ont-ils jugé ce chancelier et cette image a-t-elle influencé les relations politiques entre les deux pays ? Le champ de recherche des relations internationales, qui prend en compte des facteurs tels que les images et l’imaginaire, a fourni les méthodes à l’aide desquelles nous avons pu examiner la thématique de l’influence de l’opinion publique sur la politique extérieure. Notre analyse a montré que toute la France a partagé à l’égard de Brüning un même imaginaire. Nous avons pu constater que Brüning a réveillé les anciennes peurs de l’Allemagne et que la France manquait d’une conception politique univoque. Les méthodes diplomatiques de Brüning et la méconnaissance du danger national-socialiste ont contribué au fait que des arguments d’ordre émotionnel et culturel ont pu légitimer les prises de position françaises en politique extérieure. C’est seulement avec la connaissance de ces éléments que nous pouvons prendre une juste mesure des relations franco-allemandes.