Maximes empiriques de l'activité économique : le marché des fruits et légumes en France (1936-2006)
Auteur / Autrice : | Antoine Bernard de Raymond |
Direction : | Claude Didry |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Cachan, Ecole normale supérieure |
Mots clés
Résumé
Cette thèse se situe au croisement de la sociologie économique, de la sociologie du droit et de la sociologie rurale. Dans la première partie sont étudiés les acteurs du marché à partir des dispositifs de couplage qui les mettent en relation. Le marché est ainsi approché comme une chaîne d'interrelation entre acteurs situés sur des scènes sociales différenciées. Tandis que le circuit organisé autour des Marchés d'Intérêt National met en œuvre une véritable « économie de la variabilité » misant sur la réactivité, l'interconnaissance et la variété des produits, la grande distribution a tenté de mettre en place des circuits d'approvisionnement centralisés. La pluralité des circuits et leur enchevêtrement permet d'expliquer pourquoi et comment une relative pluralité des modèles productifs s'est maintenue jusqu'à aujourd'hui. La seconde partie est consacrée aux produits et modes de productions (c'est à dire aux façons de produire). Ceci appelle un examen de la politique des produits. Cette politique fait apparaître de nouveaux enjeux (innovations variétales, classification des produits,) et de nouveaux acteurs (obtenteurs, organismes de certification) et donc des tensions dans la capacité des acteurs du marché à maîtriser un produit. Les normes de qualité dans l'OCM fruits et légumes ainsi qu'à une époque l'innovation variétale visent à construire des commodities dépourvues d'attaches et permettant un fonctionnement marchand de la filière. Les raisons qui vont pousser les acteurs à essayer de réintroduire des processus et des attaches dans la qualification des produits sont analysées pour déboucher sur une analyse de la controverse actuelle autour des enjeux environnementaux.