La forme symphonique : l'invention d'une modernité musicale
Auteur / Autrice : | David Ledent |
Direction : | Aldo Haesler |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Démographie. Sociologie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Caen |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures, cultures et sciences sociales (Caen ; ....-2011) |
Résumé
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, nous assistons à un changement profond des habitudes et des sensibilités dans le domaine musical. Une modernité musicale se met progressivement en place autour de trois révolutions majeures : celle de l'écriture musicale, celle de l'écoute musicale et celle de l'esthétique musicale. Ces trois révolutions sont appréhendées à la lumière d’un processus de rationalisation (Max Weber) et d’un processus de civilisation (Norbert Elias), ce qui permet d'articuler analyse sociologique et historique des fondements sociaux et symboliques de la « forme symphonique ». Avec la construction lente et progressive d’une nouvelle grammaire musicale, c’est-à-dire d’une nouvelle formulation des modalités de l’expérience musicale, s’imposent un nouveau régime de création musicale ainsi qu’un nouveau mode d’exposition des œuvres musicales. Les sujets de l’expérience musicale, face à des œuvres toujours inachevées, donc face à des dispositifs toujours renouvelés, peuvent dans cette modernité musicale partager leur écoute. Pour comprendre cette modernité musicale, il faut l’inscrire dans le développement de deux matrices ambivalentes, un imaginaire démocratique (idéalisation de l’égalité) et un imaginaire romantique (idéalisation d’un sujet transcendant). En formulant un nouvel usage et une nouvelle fonction de l’œuvre musicale, la forme symphonique traduit sur un mode esthétique l’une des ambivalences fondamentales de la modernité