Thèse soutenue

Intégration du lien consommateur-ressource dans l'étude de l'influence des activités humaines sur l'hivernage des bernaches cravant dans un écosystème littoral fortement anthropisé

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Auteur / Autrice : Diane Desmonts
Direction : Christian HilyHervé Fritz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Océanologie biologique
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Brest

Mots clés

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Résumé

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Les activités humaines peuvent entraîner des modifications de comportement et de distribution spatiale chez les animaux susceptibles d’avoir un impact non négligeable au niveau de leur population. Pour des espèces migratrices, elles peuvent rendre un site d’hivernage inutilisable en raison d’un dérangement trop important, obligeant les individus à utiliser d’autres sites. Dans ces sites de report, le niveau d’interférence risque d’être plus élevé ce qui peut entraîner une diminution de l’efficacité alimentaire de tout ou partie des individus. Cependant, l’influence des activités humaines ne peut être évaluée correctement sans tenir compte, dans ce cas précis, des ressources alimentaires de l’espèce étudiée. Le travail de cette thèse a été d’intégrer le lien consommateur-ressource dans l’étude de l’influence des activités humaines. Le sujet a porté plus précisément sur l’hivernage de la bernache cravant « Branta bernicla » dans le golfe du Morbihan (Bretagne Sud), où elle s’alimente essentiellement de phanérogames marines des zostères, dont la zostère naine « Zostera noltii ». Nous avons caractérisé la relation bernaches-Z. Noltii, en termes de distribution essentiellement, à trois échelles spatiales et temporelles imbriquées. De l’évolution en trente ans de la distribution sur l’ensemble du golfe à la position par rapport à la lame d’eau lors d’un cycle tidal, nous avons montré que les ressources alimentaires conditionnaient largement la distribution des bernaches, ainsi que leur comportement à l’échelle du groupe. Nous avons également montré que les activités humaines sont susceptibles de modifier cette relation. En effet, selon leur type, leur position et la taille du groupe de bernaches, le coût énergétique potentiel qu’elles entraînent pourrait conduire certains individus à éviter certains herbiers, ce coût étant trop élevé pour être compensé par un temps d’alimentation plus long. Ce travail a donc contribué à une catégorisation plus générale et robuste des activités humaines en terme de coût potentiel sur les oiseaux hivernant. Si ce travail a permis de mieux comprendre le rôle majeur des ressources dans la distribution des bernaches en hivernage, ainsi que la façon dont les activités humaines peuvent influer sur cette relation, il s’est aussi inscrit dans une démarche de définition d’indicateur d’état des herbiers de zostères. Et nos résultats suggèrent que le comportement et la distribution des bernaches sont de bons indicateurs de l’état de ces herbiers à l’échelle locale mais également régionale.