Le protoxyde d'azote (N2O) réévalué : approche préclinique de ses propriétés antihyperalgésiques : réhabilitation postopératoire et prise en charge des douleurs neuropathiques
Auteur / Autrice : | Baptiste Bessière |
Direction : | Jean-Paul Laulin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences biologiques et médicales. Neurosciences et pharmacologie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 2 |
Résumé
L'objectif de ce travail a consisté à réévaluer les potentialités thérapeutiques du protoxyde d'azote (N2O), un gaz utilisé depuis plus de 150 ans pour ses propriétés anesthésique et analgésique. Nos résultats montrent que le protoxyde d'azote, probablement en partie via ses propriétés anti-NMDA : i) prévient l'amplification de l'hyperalgésie induite par de fortes doses de fentanyl dans un modèle de douleur inflammatoire chez le rat, ii) bloque la sensibilisation latente à la douleur mise en évidence à la suite d'une seconde inflammation ou consécutive à l'exposition répétée à des stress (stress environnemental non-nociceptif), iii) prévient l'augmentation du niveau d'anxiété induite par de fortes doses de fentanyl, iv) entraîne chez le rat neuropathique une réduction de longue durée (semaines) de l'hypersensibilité à la douleur, comparée à l'effet limité (jours) obtenu avec un antagoniste des récepteurs NMDA. Ces données précliniques suggèrent que, chez l'Homme, l'utilisation en peropératoire du protoxyde d'azote permettrait d'améliorer la réhabilitation postopératoire, non seulement en réduisant l'hyperalgésie postopératoire, mais également en limitant les perturbations psycho-affectives associées. De plus, il pourrait représenter une stratégie particulièrement bénéfique dans la prise en charge des douleurs neuropathiques, en particulier chez les patients dont les mécanismes centraux de sensibilisation à la douleur prédominent.