Croyances, institutions et performances économiques : le cas des pays arabo-musulmans
Auteur / Autrice : | Nouh El Harmouzi |
Direction : | Gérard Bramoullé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 3 |
Mots clés
Résumé
Les soixante dernières années d’efforts multiformes pour aider les Pays en Voie de Développement « ont fait tant de mal et si peu de bien ». Face à un tel constat, force est de se demander pourquoi les pays en question n’ont ni su ni pu se développer et/ou pourquoi d’autres n’ont ni su, ni pu, ni – parfois – voulu les développer ? L’économie institutionnelle, qui a sans doute permis d’accomplir une grande partie du chemin pour comprendre les déterminants de la croissance, demeure dans ses analyses très timide et hésitante sur les normes de comportement et les croyances fallacieuses économiquement ruineuses. L’analyse de ces croyances fallacieuses et des normes de comportement économiquement inefficientes – qui forgent les institutions formelles et façonnent profondément les attitudes des agents économiques qui les endossent– s’est retrouvée considérablement négligée et marginalisée. Le présent travail s’inscrit dans le prolongement des travaux sur le rôle des institutions et plus particulièrement leur aspect informel. Il tend à montrer qu’il est vain de vouloir mettre en place un processus de développement sans intégrer les croyances et les normes de comportements, deux facteurs clés qui échafaudent l’édifice institutionnel, qui déterminent ipso facto la structure incitative et influencent la dynamique économique. L’objectif est de d’illustrer comment des croyances fallacieuses peuvent – sous certaines conditions – (être formées)/se former, (être propagées)/se propager, (être infiltrées)/s’infiltrer et (être installées)/s’installer durablement dans la structure institutionnelle et peser négativement sur les performances économiques. Une structure qui s’avère ainsi « malléable » ou « paralysable » via des pressions délibérées et intéressées avec tous les effets sociopolitiques et économiques que cela peut induire. Cette grille de lecture permet de mieux élucider les causes de la « rigidité institutionnelle chronique » qui caractérise les pays Arabo-musulmans, rigidité largement responsable des faibles aptitudes actuelles des ces pays à affronter les contraintes d’un environnement en perpétuel changement.