Thèse soutenue

La nourriture, le mangeur et la société : les territoires de l'aliment

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Auteur / Autrice : Alexandre Berto
Direction : Jean-Didier Urbain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Versailles-St Quentin en Yvelines

Résumé

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L’acte alimentaire se construit par la conjonction de facteurs sociaux, culturels, physiologiques et historiques. L’évolution structurelle des comportements alimentaires au cours du XX° siècle a deux origines : la première est le remplacement du processus traditionnel de production alimentaire par le processus industriel, la seconde un ensemble de considérations liées à ce mode de production qui induisent un nouveau positionnement du mangeur face à l’aliment. Parallèlement à une baisse drastique des coûts et à une multiplication de l’offre, le mangeur est confronté à un manque de visibilité du lien unissant nourriture et matière première. L’aspect utilitaire de l’animal s’efface au profit d’une conception purement culturelle de ce dernier qui est placé symboliquement très près de l’être humain. L’opacité du système de production provoque une sensibilité particulière de la société face aux risques alimentaires. Sur le plan des normes sociales, des instances (Etat, science) produisent des discours qui ont pour but de modifier les comportements alimentaires des individus. Ces instances sont en décalage entre les attentes légitimes des individus et les normes émises. L’industrie agroalimentaire s’engouffre dans cette brèche en récupérant certaines formes du discours étatique ou scientifique afin de conférer à ses produits une charge symbolique positive. Les comportements alimentaires actuels s’expliquent donc par cette conjonction de facteurs et notamment le décalage existant entre la réalité des modes de production modernes et la perception qu’en a le mangeur.