''No Votes, Thank you'' : l'opposition au suffrage des femmes en Grande-Bretagne
Auteur / Autrice : | Abby Franchitti |
Direction : | William Findlay |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anglais. Civilisation britannique |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Tours |
Résumé
Les périodes victorienne et édouardienne sont connues pour les violentes protestations contre l'exclusion des femmes de la vie politique. Moins connue est l'opposition de celles et de ceux qui se dressèrent, pas uniquement contre les méthodes de ces militantes, mais contre les principes mêmes qu'elles défendaient. Ils jugèrent que l'appartenance à la famille britannique ne requérait ni le vote parlementaire ni un quelconque engagement politique. Au contraire, ils croyaient que la femme était investie d'une mission toute particulière : la défense et la préservation des valeurs traditionnelles chez elle, au sein de sa famille. Finalement, afin de défendre ses valeurs, les femmes furent contraintes de s'organiser dans un mouvement collectif : ''The Women's National Anti-Suffrage League''. Rejointe par la ''Men's League for Opposing Women's Suffrage'' et ''the scottish League'', les ''Antis'', ainsi furent-ils désignés, développèrent leur stratégie, dialectique, propagande et organe de presse. A la seule fin d'accroître leur efficacité dans leur lutte contre les mouvances revendiquant le droit de vote féminin, les organisations se fusionnèrent pour fonder la ''National League for Opposing Woman Suffrage''. La stratégie de la Ligue fut efficace jusqu'aux années de guerre, 1914-1918. En 1917, la Chambre des communes adopta ''the Representation of the People Act, qui comportait une mesure accordant le vote aux femmes de plus de trente ans remplissant les conditions requises. L'adoption de la loi fut confirmée par la chambre des lords et reçut l'approbation royale en 1918. Cette étude offre la possibilité de découvrir les pratiques et motivations d'un grand nombre de femmes (la majorité?) et d'hommes qui furent convaincus qu'afin d'assurer la sauvegarde de l'idéal britannique sur son sol comme à l'étranger, il fallait s'opposer au droit de vote des femmes. Elle présente surtout une autre perspective à la question de savoir : comment les anti-suffragistes ont pu justifier plus de cinquante ans d'opposition à l'extension du processus démocratique au bénéfice des femmes.