Thèse soutenue

Grignan, du castellum au palais d'Apolidon : les mutations d'un château provençal (XIe-XVIIIe s.)

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Auteur / Autrice : Christian Trézin
Direction : Claude Mignot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Tours

Mots clés

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Résumé

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Cette monographie exemplaire traite du mode d’évolution architecturale et des fonctions sociales d’un château sur la très longue durée. Elle se fonde sur des sources variées : fouilles et archéologie du bâti, textes, documents figurés et photographies, analyse des bâtiments. Elle montre que le castellum de Grignan apparaît vers l’an 1000 au sein d’un terroir d’organisation ancienne –partiellement fossilisé jusqu’au XVIIIe s. Dans le domaine de Cordy– et que son castrum, formé avant 1119, est doté d’enceintes, articulées avec les défenses du château, qui jalonnent son extension progressive jusqu’au XVIe s. Contraint par la plate-forme primitive, le château connaît plusieurs phases de transformation, chacune respectant pour l’essentiel les aspects symboliques de l’édifice antérieur. Les formes de ses défenses se fixent aux XIIIe et XIVe s. Autour d’un ensemble résidentiel aula-camera-capella. Précédée en 1495-1516 par l’apparition d’une galerie et d’un escalier droit voûté d’ogives où l’on voit les premières formes d’ornement à l’antique, la principale mutation est issue de la commande de Louis Adhémar au picard Antoine Soysson qui érige la collégiale Saint-Sauveur (1535-1542) puis rénove pour partie le château (1540-1558). Sa mise en œuvre particulière des ordres est ensuite adoptée aux châteaux de Suze-la-Rousse (1544-1556) et de La Garde-Adhémar (1545-1547). La question des modèles, entre France septentrionale et monuments antiques du Midi, est au cœur de cette dynamique. Il est aussi proposé d’identifier Grignan avec le Rosmarino de Serlio. Enfin, de 1684 à 1689 une façade classique unifie l’aile orientale. Démantelé en 1793 le château est restauré à partir de 1913.