Les manuscrits enluminés exécutés pour Bernard de Castanet, évêque d’Albi de 1276 à 1308, et la production du livre à Toulouse aux alentours de 1300
Auteur / Autrice : | Hiromi Haruna-Czaplicki |
Direction : | Henri Pradalier, Michèle Pradalier-Schlumberger |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art médiéval |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Résumé
Les dix-sept manuscrits exécutés pour Bernard de Castanet, évêque d’Albi de 1276 à 1308, renferment des œuvres de la patristique et de la théologie, et une œuvre classique d’histoire. Onze manuscrits portent les colophons de copistes datés, entre 1291 et 1300 (Chambéry BM ms. 29 ; Lyon BM ms. 464 ; Toulouse BM mss. 44, 154, 157, 178, 185, 188, 189, 204 ; Paris BNF ms. Lat. 6428 B). Il n’y a pas d’inscriptions datées dans cinq manuscrits (Toulouse BM mss. 161, 168 ; Paris BNF mss. Lat. 1849, lat. 3374, lat. 5767). Un manuscrit montre la trace d’une inscription grattée (Paris BNF ms. Lat. 5235). La série de Toulouse porte la formule notifiant le legs du livre aux Dominicains de la ville. Un des copistes se révèle le réviseur de tous les manuscrits, excepté un. L’écriture d’un autre copiste ressemble à celle de la partie originale du premier cartulaire communal d’Albi (Albi, AC, ms. AA 1, ff. 1-11v et 13-19v). Le modèle de la copie d’une œuvre, soit l’Histoire ecclésiastique du peuple anglais de Bède le Vénérable, est identifié dans un manuscrit de Moissac (Paris BNF ms. Lat. 5229). Sans or, sans représentation figurée, leurs initiales peintes aux articulations majeures de textes, sont ornées avec des motifs végétaux et animaliers. Le prolongement marginal de l’initiale est parfois accompagné d’hybrides anthropomorphes. Les initiales aux articulations mineures de textes, sont rehaussées du décor filigrané à la plume. La décoration peinte des manuscrits est réalisée par deux enlumineurs. L’un a exécuté les 21 initiales ornées dans un seul manuscrit. Son style est tributaire du gothique septentrional. Il est identifié avec le peintre des initiales ornées d’un missel des Dominicains de Toulouse (Toulouse BM ms. 105). L’autre a exécuté les 291 lettrines dans seize manuscrits, et paraît également filigraneur. Son style montre une certaine hétérogénéité : des éléments gothiques français, des réminiscences romanes méridionales, de vagues emprunts italiens. Nous avons présumé que le lieu de l’exécution des manuscrits soit Albi. Toutefois, nous avons situé ces manuscrits dans le contexte de la production livresque à Toulouse. Dans l’art, Albi et Toulouse forment alors une certaine unité esthétique.