Thèse soutenue

Le comportement de thermorégulation sociale : Son importance pour l'économie d'énergie
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Auteur / Autrice : Caroline Gilbert
Direction : André Ancel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du vivant
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008)

Résumé

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La thermorégulation sociale est un comportement utilisé par de nombreuses espèces animales afin de réduire leurs dépenses énergétiques et de réallouer l’énergie économisée à d’autres fonctions vitales. Nous avons exploré les mécanismes physiologiques associés à ce comportement à travers deux modèles biologiques, faisant face à des compromis énergétiques différents : les manchots empereurs adultes en phase de reproduction et les lapins nouveaux-nés en phase de croissance. Les manchots empereurs possèdent un faible rapport surface / volume et sont très bien isolés. La thermorégulation sociale permet aux mâles jeûnant quatre mois au cours de l’hiver antarctique de réduire leurs dépenses énergétiques de 21 à 26%, tout en assurant l’incubation de leur œuf. Les « tortues » de manchots empereurs sont des groupes très hétérogènes, qui permettent aux individus d’être exposés de façon équitable à des températures presque tropicales. Le fait de former des groupes très denses leur permet d’entrer en dépression métabolique et de diminuer légèrement ou de maintenir constante leur température interne nécessaire à l’incubation, tout en économisant de l’énergie. En revanche, les lapins nouveaux-nés sont très peu isolés et possèdent un important rapport surface / volume. La thermorégulation sociale leur permet de réduire leur dépense énergétique de 40% lorsqu’ils ne sont pas émancipés thermiquement et de 32% lorsqu’ils le deviennent. L’énergie économisée est ainsi réallouée à l’accrétion de réserves lipidiques au cours de leur croissance. De plus, le regroupement au sein du nid leur assure le maintien d’une température interne plus élevée et accroît leur compétitivité lors de la tétée quotidienne. La mise en parallèle de ces deux modèles nous a permis de mettre en valeur toute la complexité de ce comportement adaptatif.