Comprendre le fonctionnement de l'horloge circadienne par l'étude de trois de ses sorties : les rythmes de sécrétion de mélatonine et de corticostérone, et le rythme d'activité locomotrice
Auteur / Autrice : | Laurent Tritschler |
Direction : | Michel Saboureau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008) |
Mots clés
Résumé
Chez les Mammifères, l’horloge située dans les noyaux suprachiasmatiques (SCN), délivre une rythmicité à l’organisme, par des sorties hormonales (sécrétion de mélatonine/corticostérone) et comportementales (activité locomotrice). Nous voulons étudier l’organisation fonctionnelle des SCN, en suivant ces trois rythmes après une application de mélatonine exogène, ou un changement de photopériode. Chez le rat, une injection de mélatonine exogène à la transition jour/nuit induit une augmentation durable de l’amplitude de la sécrétion de mélatonine endogène, mais n’affecte pas la sécrétion de corticostérone : les SCN sont donc fonctionnellement subdivisés. Des rats ont été soumis à l’une des trois photopériodes suivantes : 16 h de lumière-8 h d’obscurité (LD 16:8), LD 12:12 et LD 8:16. Le pic de sécrétion de mélatonine est d’autant plus tardif que la durée de la nuit augmente. Il en est de même pour la sécrétion de corticostérone et l’activité locomotrice. Des Arvicanthis (rongeurs diurnes) ont été placés en LD 16:8 ou en LD 8:16. La sécrétion de corticostérone et l’activité locomotrice varient avec la photopériode et présentent deux pics situés aux transitions jour/nuit et nuit/jour. Nous montrons que la sécrétion de corticostérone est une sortie saisonnière de l’horloge et que l’horloge est affectée globalement par les variations de la photopériode. Les décalages de phase observés sont équivalents pour les trois rythmes. De ces résultats émane un modèle d’organisation fonctionnelle des SCN, qui seraient constitués de deux ensembles de neurones. Le premier serait le mécanisme central de l’horloge, alors que le second ensemble, dépendant du premier, serait constitué de sous-ensembles régissant chacun une sortie de l’horloge. Ainsi, l’application de mélatonine n’affecterait que le sous-ensemble contrôlant la sécrétion de mélatonine. La variation de la photopériode agirait sur le premier ensemble et retentirait de façon équivalente, sur plusieurs rythmes.