La biosynthèse des isoprénoïdes : Une cible pour la synthèse de nouveaux antibactériens
Auteur / Autrice : | Lionel Kuntz |
Direction : | Michel Rohmer, Catherine Grosdemange-Billiard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008) |
Mots clés
Résumé
Les isoprénoïdes (menthol, cholestérol, β-carotène) constituent une vaste famille de composés naturels présents chez tous les êtres vivants. Ils peuvent être biosynthétisés selon deux voies: la voie du mévalonate et la voie du 2-C-méthylérythritol 4-phosphate (MEP). La voie du MEP est présente chez de nombreux microorganismes pathogènes responsables de la tuberculose, de la lèpre ou du paludisme. Du fait de la résistance de plus en plus importante des microorganismes aux antibiotiques et antiparasitaires actuels, il devient nécessaire de trouver de nouvelles cibles thérapeutiques pour lutter contre les agents pathogènes. Comme l’homme ne synthétise pas ses isoprénoïdes par la voie du MEP, toutes les enzymes de cette voie de biosynthèse deviennent des cibles potentielles pour de nouveaux inhibiteurs. Dans cette optique nous avons choisi comme cible la désoxyxylulose phosphate réducto-isomérase (DXR). Plusieurs structures cristallines de cette enzyme sont connues, dont une avec l’un de ses inhibiteurs, la fosmidomycine, donne un aperçu de son mode d’inhibition. La fosmidomycine est ancrée dans le site actif de l’enzyme par l’extrémité phosphonate mais aussi via sa fonction rétro-hydroxamate qui chélate un cation divalent par ses deux atomes d’oxygène. Nous avons donc choisi de synthétiser des analogues de la fosmidomycine en modifiant soit la fonction chélatante, soit l’extrémité phosphonate, soit la longueur de la chaîne carbonée. Notre choix s’est porté sur les groupements hydroxamate, hydrazide et dithiocarbamate comme pince chélatante, et sur la fonction acide carboxylique pour remplacer le groupe phosphonate. Des études biochimiques ont été effectuées sur l’ensemble des composés synthétisés pour déterminer leurs activités biologiques. Nous avons montré que l’un des dérivés synthétisé de type hydroxamate possède une activité comparable à celle de la fosmidomycine, et que de plus il garde son activité sur une souche d’E. Coli résistante à la fosmidomycine.