Impact toxicologique des émissions de moteur à combustion interne : Pneumotoxicité et mutagénicité in vitro
Auteur / Autrice : | Mamadou Fall |
Direction : | Jean-Paul Morin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie. Toxicologie de l'environnement |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Rouen |
Résumé
Des résultats contradictoires sont observés in vivo comme in vitro concernant les rôles respectifs des composants des émissions diesel. Ces différences pourraient s'expliquer par des modifications physiques et/ou chimiques générées lors de l'échantillonnage des gaz d'échappement. Notre travail, réalisé in vitro, a permis d'étudier en première partie l'impact d'une suspension particulaire additionnée ou non d'un tension actif (Tween 20) mais également l'effet d'un flux continu d'émissions moteur non filtrées et filtrées sur une culture organotypique de tranches de poumons de rat. Puis, l'étude de la mutagénicité de la phase gazeuse du chlorure de benzyle (BCl) sur Salmonella typhimurium nous a permis de mettre au point un système d'exposition d'atmosphères complexes et son application à une exposition directe d'émissions moteur. L'étude d'impact sur le tissu pulmonaire a montré une activation des enzymes du cycle du glutathion observée avec les émissions non filtrées et filtrés impliquant ainsi la phase gazeuse dans le stress oxydatif observé. Des phénomènes inflammatoires, mis en évidence par une augmentation du TNF–a, ont été attribués aux particules diesel. La présence de Tween 20 augmenterait la toxicité de ces particules en suspension dans une phase liquide probablement en facilitant la désorption et/ou l'absorption de leurs composants. Concernant l'étude de génotoxicité, l'activité mutagène da la phase gazeuse du BCl observée en vaporisation-diffusion, nous a permis d'utiliser cette méthode pour évaluer la mutagénicité des émissions diesel à la sortie du moteur. C'est ainsi qu'une activité mutagène des gaz d'échappement non filtrés et filtrés a été trouvée, particulièrement sur la souche TA 100 et ces variantes la TA 100NR et la YG 1029. L'utilisation d'un modèle immobilisant les bactéries sur une couche mince de gel d'alginate, permettant une meilleure approche d'échantillonnage des gaz d'échappement, n'a pas donné de meilleurs résultats et nécessite une optimisation. Ainsi, les modalités d'exposition des systèmes biologiques aux émissions diesel demeurent un facteur clé susceptible d'influencer fortement l'interprétation des résultats et ainsi les stratégies de dépollution des moteurs à combustion interne.