Histoire et interprétation du corps dans la philosophie de Nietzsche : la recherche d'un "fil conducteur" du texte de Nietzsche
Auteur / Autrice : | Céline Denat |
Direction : | Patrick Wotling |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Reims |
Mots clés
Résumé
Cette étude a en vue d'interroger le sens du terme de « corps » dans le « nouveau langage » de Nietzsche, et de son exigence de « prendre le corps pour fil conducteur » de toute recherche. Ce requisit méthodique original, dont le sens est à la fois polémique, et hérité de la pensée schopenhauerienne et surtout kantienne, doit permettre de comprendre quelle est la légitimité de l'interprétation que Nietzsche entend proposer de la réalité comme « volonté de puissance », et de montrer que c'est alors le corps qui doit jouer aussi comme fil conducteur d'une lecture ordonnée de son texte. L’élucidation de la signification du corps et de la physiologie, au sein d’une langue qui n’est jamais que métaphorique, permet en effet de montrer que Nietzsche crée une nouvelle image de l’homme, pensé comme totalité psycho-physiologique complexe et changeante, image qui joue le rôle d’un « fil conducteur », c’est-à-dire d’un abrégé qui guide l’interprétation de l’ensemble de la réalité. Le philosophe est dès lors conçu comme un médecin, un philologue et par là aussi comme un historien, qui se doit d’interroger les corps (individuels ou politiques) comme textes signifiants, et les textes (actuels ou anciens) comme corps symptomatiques, afin d’évaluer et hiérarchiser les valeurs qui en eux s’incarnent. Cette enquête doit enfin permettre de penser une législation et une forme d’éducation nouvelles qui concernent avant tout le corps, en vue d’une transformation de l’homme et de la culture – de sorte que le corps joue bien comme fil conducteur des deux versants, généalogique et créateur, de la philosophie de Nietzsche.