Le gouvernement de Batista à Cuba (1952-1958) : (contribution à l'étude de la dictature)
Auteur / Autrice : | Silvia Castillo-Winter |
Direction : | Michèle Guicharnaud-Tollis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes ibériques et ibérico-américaines |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Pau |
Résumé
Cette étude porte sur une période clé de l’histoire cubaine, la présence de Fulgencio Batista sur la scène politique entre 1952, après le coup d’Etat réussi, et 1958, où triomphe la rébellion castriste. Dès 1933, le « sergent Batista » devenu colonel, avait joué un rôle décisif en coulisses, véritable « homme fort » qui manipule des présidents fantoches. L’analyse souligne l’enracinement et la récurrence de pratiques peu démocratiques : népotisme, clientélisme, corruption, recours systématique aux forces armées, non respect des garanties civiques, gestion économique désastreuse car constamment assujettie aux intérêts des Etats-Unis. Peu à peu, devant l’émergence d’une opposition moins désunie, le régime évolue vers une dictature de plus en plus répressive surtout lorsque apparaissent Fidel Castro et le Mouvement du 26 juillet, en 1953. Après l’échec de Moncada, ils parviendront à structurer les oppositions, à s’appuyer sur des groupes sociaux délaissés ou déçus par Batista, à conduire la lutte armée. On suit pas à pas les derniers mois d’un régime aux abois, mais toujours étroitement dépendant de Washington. Tandis que la presse et les diplomates étrangers ne mesurent pas toujours la force de l’insurrection castriste, celle-ci s’impose en fédérant les volontés dans une démarche nationaliste inspirée de Martí et de Chibás. Le succès des « barbudos » s’inscrit dans une Caraïbe de plus en plus désireuse d’échapper à la tutelle des Etats-Unis et aux dictatures qu’ils y avaient tolérées.