Rétention et réduction de l'uranium à la surface de la pyrite
Auteur / Autrice : | Noëlle Eglizaud |
Direction : | Eric Simoni |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie. Radiochimie |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Dans l’hypothèse d’un stockage du combustible usé en formation géologique profonde il est important d’évaluer la dispersion de l’uranium dans l’environnement. La pyrite est un minéral réducteur présent dans les argilites du Callovo-Oxfordien, formation actuellement à l’étude pour un tel stockage. Pourtant, l’impact de la pyrite sur la migration de l’uranium n’a été que peu étudié. Le but de la thèse était donc de comprendre les mécanismes de rétention et réduction de l’uranium (VI) à la surface de la pyrite (FeS2). Pour cela, les analyses chimiques des solutions ont été couplées aux études spectroscopiques de la surface (par XPS et Spectroscopie Raman essentiellement) et les études d’interaction ont été réalisées sous atmosphère anoxique en boîte à gants. La dissolution de la pyrite en suspension sous anoxie conduit à la libération de sulfoxyanions et de fer (II) qui est alors adsorbé à la surface de la pyrite. Cette adsorption a été confirmée par des études de dilution isotopique. L’uranium (VI) se fixe par une réaction d’échange avec le fer (II) adsorbé à la surface sur les sites soufrés de la pyrite, cette adsorption étant maximale au-delà de pH 5,5. Le cobalt (II) et l’europium (III) s’adsorbent également à la surface de la pyrite au-delà de pH 5,5, confirmant ainsi que la rétention sur la surface de la pyrite ne résulte pas nécessairement d’une réaction d’oxydoréduction. Lorsque la concentration en uranium retenu est inférieure à 4. 10-9 mol. G-1, une réaction d’oxydoréduction à la surface de la pyrite conduit à la formation d’un oxyde mixte d’uranium (VI) - (IV) solide ainsi que de soufre (d. O. > -I) solide, le fer restant au degré d’oxydation +II tout au long du processus. La formation des produits de réaction semble passiver la surface puisque lorsque la concentration en uranium retenu augmente, la réaction d’oxydoréduction n’est plus observée. La surface est saturée pour une concentration en uranium adsorbé de (3,4 ± 0,8). 10-7 mol. L-1. La constante d’adsorption est déterminée grâce à une modélisation de type Langmuir pour les concentrations en uranium retenu supérieures à 4. 10-9 mol. G-1. Elle est égale à 8. 107 L. Mol-1. Enfin, la présence d’uranium (VI) en grand excès devant la concentration de saturation permet d’observer une réaction d’oxydoréduction entre l’uranium (VI) non adsorbé et le fer (II) libéré par la dissolution de la pyrite. Les produits de cette réaction sont de l’uranium réduit en un oxyde mixte du type U4O9(s) et des (hydr)oxydes de fer (III) telle que la maghémite g-Fe2O3 (s), l’uranium (VI) pouvant alors être adsorbé sur cette phase néoformée.