Thèse soutenue

Les groupes tsiganes en France : éternels étrangers de l'intérieur ? : affirmations culturelles et distanciation dans un contexte de rejet permanent

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Auteur / Autrice : Christophe Robert
Direction : Pierre Bouvier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris 10
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Pierre Bouvier, Ronan Le Coadic, Claire Lévy-Vroelant, Jean-Pierre Liégeois

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les Tsiganes ou "gens du voyage", pour reprendre l'appellation impropre employée par les pouvoirs publics, désigne un ensemble de petits groupes de traditions, de religions et d'histoires différentes qui rassemblent environ 400 000 personnes en France. Bien que vivant sur le territoire depuis plusieurs siècles et bien qu'étant pour la quasi-totalité d'entre eux de nationalité française, les Tsiganes se confrontent à un fort rejet social et restent considérés comme des citoyens de seconde zone, des groupes à problème qu'il s'agit de mieux maîtriser ou assimiler. Les préjugés et stéréotypes qui marquent les populations tsiganes sont souvent à l'origine de la stigmatisation et des relations conflictuelles qu'ils entretiennent avec la société. Parallèlement, le projet politique "d'universalisme républicain" qui se traduit concrètement dans les lois, les mesures institutionnelles, rend difficile l'acceptation et la prise en compte adaptée des modes de vie tsiganes, que l'on se réfère à l'habitat (nombreux sont ceux qui vivent en caravane), aux métiers exercés ou aux pratiques familiales et scolaires. Pourtant, les groupes tsiganes, en permanente interaction avec le monde qui les entoure, tentent quotidiennement de résister à la force intégratrice de la société et aux pressions économiques qui affectent quotidiennement leur dynamisme culturel. L'organisation familiale et communautaire, de même que les processus de distanciation avec les non-Tsiganes, contribuent à maintenir leur autonomie socioéconomique et favorisent leur adaptation aux impositions extérieures. En fin de compte, ces populations ne se contentent pas de subir les évolutions du monde contemporain. Elles y participent, y réagissent et s'attachent en permanence à donner un sens singulier à tout ce qui est perçu comme appartenant au monde des non-Tsiganes en se les appropriant selon des modalités qui leur sont propres.