Thèse soutenue

Du profil transcriptionnel à la caractérisation de la sous-population T CD8+CD57+ chez les patients infectés par le VIH et chez les individus séronégatifs

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Auteur / Autrice : Yannick Le Priol
Direction : Béhazine Combadière
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Immunologie
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Résumé

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Les lymphocytes T CD8+ sont des effecteurs essentiels de la réponse immunitaire antivirale. Plus que la quantité, la qualité de la réponse cellulaire médiée par les lymphocytes T CD8+ s'avère essentielle à une réponse immunitaire efficace capable de contrôler les infections virales. L'homéostasie lymphocytaire T est modifiée au cours d'une infection virale et le compartiment lymphocytaire connaît un nouvel équilibre. Dans le cas d'une infection par le VIH, outre la déplétion en lymphocytes T CD4+, le nombre et la proportion de lymphocytes T CD8+ augmentent. L'état de différentiation, les capacités migratoires et les fonctions immunes des lymphocytes T CD8+ sont affectés. La sous-population de lymphocytes T CD8+CD57+, minoritaire chez les individus sains, est en expansion lors d'une infection par le VIH et reste importante en phase chronique d'infection. Le rôle de cette sous-population dans la réponse antivirale reste peu connu et controversé. Afin de mieux caractériser la sous-population T CD8+CD57+ nous avons analysé son transcriptome chez les individus sains et les patients infectés par le VIH. Le transcriptome des cellules T CD8+CD57+ du sang périphérique des patients infectés par le VIH est identique à celui des individus non infectés. Les profils transcriptionnels des cellules T CD8+CD57+ et CD8+CD57- différent de manière substantielle. La signature transcriptionnelle des lymphocytes T CD8+CD57+ identifie des cellules avec un potentiel effecteur cytotoxique élevé (perforine, granzymes, granulysine) aussi bien chez les patients infectés par le VIH que chez les individus sains. Les lymphocytes T CD8+CD57+ montrent une spécificité de reconnaissance contre une multiplicité d'antigènes et produisent des quantités importantes d'IFN-gamma et de TNF-alpha. Le profil des transcrits de molécules d'adhérence et de récepteurs aux chimiokines suggère une migration préférentielle de ces cellules vers les tissus non-lymphoïdes. Elles expriment préférentiellement le récepteur aux chimiokines CX3CR1. Le profil d'expression des messagers impliqués dans la régulation du cycle cellulaire montre que ces cellules T CD8+CD57+ présentent des capacités de prolifération et de survie limitées. Elles seraient bloquées en phase G1 du cycle cellulaire et plus sensibles à l'apoptose caspase-dépendante. En conclusion, cette approche post-génomique a permis de préciser l'identité de la sous-population T CD8+CD57+. Il s'avère qu'elle possède un potentiel cytotoxique important malgré ses capacités de prolifération, de survie et de migration réduites. Chez les patients infectés par le VIH, les lymphocytes T CD8+CD57+ sont augmentés en nombre et leur qualité de réponse antivirale ne semble pas affectée. L'expansion de la sous-population lymphocytaire T CD8+CD57+ reflète plus l'état d'activation du système immunitaire qu'un déficit de maturation des cellules T CD8+. Le dilemme entre leurs capacités d'effecteurs cytotoxiques et leurs caractéristiques homéostatiques pose la question de leur véritable capacité à conférer une immunité protectrice.