La famille et la toxicomanie : de la déviance et des représentations sociales au lien social intergénérationnel
Auteur / Autrice : | Christiane Saliba |
Direction : | Numa Murard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette recherche traite la question de la parentalité d'acteurs dépendants à la drogue dans une continuité générationnelle et à la lumière des représentations sociales négatives autour de la drogue. Une approche compréhensive qualitative et quantitative démontre l'impact de ce mode de vie déviant sur le parcours parental et !e positionnement générationnel du parent dépendant de drogue dans un contexte de valeurs liées au genre féminin/masculin. Elle se situe au carrefour de la sociologie de la famille et de la sociologie de la déviance. Allant de l' interdépendance famille/ individu/ société, l'installation dans la consommation de drogue amène à une d'ésaffiliation sociale de l'acteur. Devenir parent demeure un tournant de la vie au cours duquel le parent dépendant de drogue s'auto-évalue à la lumière des normes intériorisées liées au genre. Des stratégies de consommation et de soins sont souvent observées dans une quête de reconnaissance et d'inversion du stigmate. L'Etat social exerce une protection rapprochée vis-à-vis de cette « famille à risques » recréée. Une confrontation entre les représentations négatives de la drogue et idéalisées de la parentafité s'opère dans la régulation du risque exercée par les travailleurs sociaux. Une parentalité partielle ou totale est un facteur d'intégration et de re-liaison sociales du parent dépendant de drogue. L'inscription intergénérationnelle se fait grâce à l'enfant mais le parent dépendant de drogue souffre d'une précarité sociale et doit utiliser l'institution sociale comme un tremplin pour regagner une dignité sociale et lui permettre d'affronter son passé et son présent.