Thèse soutenue

FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Angela Tomei
Direction : Élisabeth Crouzet-PavanJean-Claude Maire Vigueur
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études médiévales
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Università degli Studi di Firenze

Résumé

FR  |  
EN

La chute de Constantinople en 1453 est perçue comme l’un des événements crucial de l’histoire européenne, le siège et la conquête d’une capitale étant en effet un lieu de mémoire culturelle d’une importance fondamentale. Les témoignages occidentaux et grecs sur la chute ont permis d’étudier la naissance et la structuration de la représentation culturelle de l’événement, grâce à l’analyse des différents niveaux de réélaboration de ce dernier: la reconstruction des faits et des souvenirs dans les comptes-rendus de première main qui ont diffusé la nouvelle, puis la création de la mémoire dans des narrations et des échos de seconde main, ensuite la réélaboration des historiographes et des intellectuels avec la naissance de ‘mythes’ et de représentations collectives, accueillis parfois par l’historiographie scientifique à partir du XVIII° siècle. La genèse de la mémoire de la chute se produit dans un contexte occidental. Un point de vue occidental est présenté par tous les premiers comptes-rendus, dont certains influencent une grande partie de la production historiographique postérieure, même grecque. Dans la culture de l’Occident européen, les narrations de la chute de Constantinople constituent un moment fort de diffusion et de relance de stéréotypes sur l’islam et la chrétienté orthodoxe hérités en partie du passé et qui auront plus de fortune pendant les siècles suivants. La ‘mémoire des vaincus’ aborde le traumatisme de la conquête en projetant les événements dans une perspective messianique caractérisée par des désirs de reconquête nationale et en élaborant une représentation héroïque de la chute qui deviendra un mythe d’identité nationale.