Thèse soutenue

Réflexion croisée sur la notion de focalisation en langue et dans les théories des représentations
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Auteur / Autrice : Séverine Letalleur
Direction : Marie-Madeleine MartinetPierre Cotte
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Résumé

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Cet examen de la notion de focalisation en langue et en peinture porte en priorité sur des questions de sémiotique. L’hybridation du champ exploratoire a nécessité que l’on étende la réflexion aux notions plus vastes de temps et d’espace dont il apparaît qu’elles sont intrinsèquement liées ; ce ne sont des entités distinctes que du fait de contraintes épistémologiques dues à une perception erronée de notre environnement immédiat. Temps et espace se présentent toujours à nous confondus dans le quadridimensionnel mouvant dont nous sommes partie intégrante. La poésie, prise dans son acception la plus large, une visée unidimensionnelle, est l’ex-pression cinétique du flux invisible de la conscience. La peinture en retour est la fixation bidimensionnelle d’une réorganisation objectale de soi. Si la focalisation, en tant que concentration et fixation de l’attention, se joue à tous les niveaux représentationnels, elle a également lieu au moment du passage d’un mode à un autre, la concentration accédant à son degré ultime dans le passage au linéaire linguistique. En tant qu’outils de mise en forme du sens, énoncé et peinture agissent tels des instruments de mesure intersubjective, ils fixent et ciblent ponctuellement l’espace-temps commun mais instable dans lequel les interlocuteurs s’inscrivent. Ces repérages autorisent la pleine restitution par le sujet-récepteur des dimensions dont les représentations sont une épure. Ainsi, les phénomènes de focalisation sont des haltes éphémères sur le chemin qui mène à l’abstraction - un mouvement de concentration partant du quadridimensionnel diffus à un bidimensionnel figé mais suggestif, puis filtré à nouveau pour se muer en une ligne abstraite jusqu’au foyer quantique de l’invisible du sens : l’outopos, lieu de l’impossible mise au point, une fissure signifiante dans la représentation, qu’il échoit au récepteur de combler.