Pierre Mendès France, de l'héritage colonial à la marche vers le progrès
Auteur / Autrice : | Maria Romo-Navarrete |
Direction : | Jacques Frémeaux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire contemporaine |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Entre 1950 et 1962, la France affronte la phase aiguë des crises de décolonisations. Pierre Mendès France, député radical-socialiste de 1932 à 1958, était jusqu’alors connu pour ses analyses monétaires et sa rigueur économique. C’est en économiste qu’à partir de 1950 il s’oppose à la poursuite de la guerre d’Indochine, conflit coûteux qui pèse sur la reconstruction du pays. Peu à peu, ses positions s’enrichissent de conceptions libérales et progressistes sur les liens entre la métropole et ses colonies. En 1954-1955, président du Conseil, il signe à Genève l’armistice qui met fin à la guerre d’Indochine. Par la déclaration de Carthage, il accorde l’autonomie interne à la Tunisie. Il liquide les conflits avec l’Inde à propos des anciens Comptoirs français et avec la Libye à propos de la présence militaire française au Fezzan. Enfin, sous son Gouvernement, éclatent en Algérie les attentats de la Toussaint, déclenchement de la révolution algérienne. Il assure l’envoi de renforts et affirme avec autorité : « L’Algérie, c’est la France ». Son Gouvernement est abattu sur sa politique nord-africaine. Pour ses adversaires, il est désormais le « bradeur de l’empire » ; pour ses partisans, un « précurseur de la décolonisation ». En 1956, il participe brièvement au Gouvernement de Guy Mollet, puis s’illustre dans l’opposition au retour du général de Gaulle en 1958. Le dilemme que lui pose la guerre d’Algérie témoigne de la difficulté d’une génération d’hommes politiques français à réviser leurs concepts de puissance et de grandeur à l’heure des décolonisations. Il pose aussi la question des fondements du mythe politique élaboré autour de la figure de Pierre Mendès France.