Le rôle de la Maison Barbedienne (1834-1954) dans la diffusion de la sculpture aux XIXe et XXe siècles : considérations sur les bronzes d’édition et l’histoire du goût
Auteur / Autrice : | Florence Rionnet |
Direction : | Bruno Foucart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
La Maison Barbedienne, fondée en 1834, fut l’une des plus importantes entreprises de bronzes d’art en France au XIXe siècle. Le fondateur de la Maison, Ferdinand Barbedienne (1810-1892), s’associa dès 1838 à Achille Collas (1795-1859) - l’inventeur du procédé de réduction mécanique des statues - et sut donner une extension considérable à la production des petits bronzes d’édition. Son succès reposa en grande partie sur sa politique et sa stratégie commerciales. Son choix d’un répertoire « académique » proche du goût dominant répondait aux exigences d’une clientèle bourgeoise à la recherche de valeurs sûres. Il parvint ainsi à se démarquer de la concurrence et à s’octroyer la collaboration des artistes vivants les plus en vogue, tels Antonin Mercié ou Paul Dubois. Sa présence régulière aux Expositions universelles et les nombreuses récompenses qu’il y reçut favorisèrent l’extension de l’entreprise qui comptait plusieurs centaines d’ouvriers au début de la Troisième République. Cet Âge d’or prit fin au tournant du siècle lorsque la petite sculpture industrielle perdit peu à peu de son attrait face à l’émergence de nouvelles exigences d’« originalité » de la part de la clientèle et de contrôle de la part des sculpteurs. Gustave Leblanc-Barbedienne (1849-1945), neveu et successeur de Ferdinand, et son fils Jules (1882-1961) ne parvinrent pas, malgré leurs efforts, à donner une nouvelle impulsion à l’entreprise qui disparut en décembre 1954 victime de la morosité économique (suite à la crise de 1929 et à la Guerre) et surtout de la dépréciation générale pour le bronze d’art et pour les valeurs qu’il véhiculait.