L'articulation entre discours sur l'identité et idéologie politique dans la nouvelle chanson chilienne de l'Unité populaire à la transition démocratique
Auteur / Autrice : | Emmanuelle Rimbot |
Direction : | Claude Fell |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études hispaniques et latino-américaines |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de la Sorbonne nouvelle. UFR d'Études ibériques et latino-américaines (Paris) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La Nouvelle Chanson (Nueva Canción Chilena) et le Chant Nouveau (Canto Nuevo) ont constitué au Chili deux processus successifs d’engagement artistique et militant à la fois dans le champ de la culture populaire et dans celui de l’action politique. Cette thèse propose l’analyse d’un vaste corpus de chansons écrites et interprétées pendant une période mouvementée de 25 ans : de la Révolution en liberté menée par Eduardo Frei, démocrate-chrétien, président du Chili de 1964 à 1970 à la transition démocratique amorcée par les partis de la Concertation à partir du référendum de 1989, en passant premièrement, par les mille jours du gouvernement populaire et de la Voie chilienne vers le socialisme proposée par Salvador Allende, puis, deuxièmement, par les 17 années de régime militaire sous la direction du général Augusto Pinochet. L’analyse de la chanson produite et diffusée durant cette période de forts bouleversements est une mise en lumière du sens des textes en fonction de l’interaction entre le projet créateur de l’artiste et sa réception. Elle s’appuie notamment sur les entretiens réalisés auprès d’artistes et agents culturels et sur la presse de l’époque. Nous proposons une réflexion sur les spécificités de la nouvelle chanson chilienne et sur la fonction sociale de la chanson populaire à la fois comme discours sur l’identité nationale et comme constitution d’un front d’action politique collective par la culture. Palimpseste d’une mémoire vivante, ces chansons ont favorisé la cristallisation de l’opposition face au régime militaire. La chanson populaire chilienne est entrée dans la construction à la fois intuitive et consciente de la mémoire face à un appareil politique qui œuvrait précisément à sa neutralisation.