Le séphardisme, avatar de l'hispanité (1920-1936)
Auteur / Autrice : | Eva Touboul Tardieu |
Direction : | Serge Salaün |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, littératures et civilisations romanes |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris1992-....) |
Mots clés
Résumé
L’Hispanité naît au début du xxème siècle et aspire à la création d’un empire culturel hispanique, destiné à se substituer aux colonies territoriales perdues. Dans son sillage émerge peu à peu un courant tourné vers les Séphardim (descendants des Juifs expulsés de la Péninsule Ibérique en 1492) qui vivent, principalement, au Maroc et dans les Balkans. Ce mouvement trouve sa source dans la pensée libérale du siècle précédent. Il s’agit, pour les séphardistes, d’arriver à un rapprochement entre l’Espagne et ses « enfants perdus », ce qui implique une modification de la représentation des Juifs dans la Péninsule, ainsi que la réhabilitation de Sepharad dans la mémoire judéo-espagnole. Il atteint sa pleine maturité au cours de la quinzaine d’années qui précède la Guerre Civile. Outre la dimension culturelle et humaniste, les promoteurs du mouvement mettent l’accent sur les bénéfices matériels que leur pays pourrait retirer d’un tel rapprochement. Malgré quelques réussites remarquables, le séphardisme est confronté à un certain nombre d’obstacles qui précipiteront son échec : d’une part, des circonstances politico-économiques défavorables ; d’autre part, un sentiment de rejet des Juifs profondément ancré dans la société qui se voit, de plus, alimenté par l’antisémitisme qui gagne l’Europe à l’époque ; enfin, la concurrence du sionisme, mouvement nationaliste juif qui s’épanouit à la même époque.