L'idiotie dans l'oeuvre de William Faulkner
Auteur / Autrice : | Frédérique Spill |
Direction : | Christine Savinel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Étude du monde anglophone. Langues, littératures anglaises et anglo-saxonnes |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Études anglophones (....-2009Paris) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse trouve son point d’impulsion dans le monologue de l’idiot Benjy Compson sur lequel s’ouvre The Sound and the Fury, roman de William Faulkner publié en 1929. Narré par un idiot muet et condamné à l’hébétude, ce monologue élabore un discours impossible. C’est dans ce discours, qui se construit sur le primat de la sensation et sur la prééminence des choses sur les idées, que s’échafaude une esthétique de l’idiotie. L’objet de cette thèse consiste à montrer comment le choix de placer un idiot au centre de la perception et à la source première de la narration de The Sound and the Fury peut être considéré comme le geste précurseur et emblématique de l’écriture faulknérienne. À travers des analyses détaillées de textes empruntés à l’ensemble du corpus faulknérien, le présent travail vise à démontrer combien le monologue de l’idiot Benjy Compson – considéré comme idiot archétypal – constitue un vaste champ d’expérimentation où tout objet est remodelé par le travail des sens : ainsi, le filtre de la perception de l’idiot donne-t-il naissance à un monde singulier et inédit. Cette thèse analyse la manière dont les figures corporelles, temporelles, sensorielles et narratives de l’idiotie se réfractent tout au long de l’œuvre de Faulkner, dans le sillage de ce texte inaugural. C’est à travers les formes d’une idiotie initiale et initiatique que l’écriture de Faulkner accède à sa spécificité. À l’origine de l’œuvre, l’idiotie organise d’un seul mouvement l’espace du monde et celui du langage faulknériens.