L'application de la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes en Amérique latine : le cas des droits reproductifs et sexuels en Bolivie
Auteur / Autrice : | Virginie Rozée Gomez |
Direction : | María-Eugenia Cosío-Zavala |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Institut des Hautes Études de l'Amérique latine (Université Paris III) |
Résumé
En 1979, l’Assemblée Générale des Nations Unies adopte la Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDAW), qui engagent les Etats signataires à mettre en place et appliquer des mesures légales visant l’égalité homme-femme et l’élimination de la discrimination de genre. Les Etats d’Amérique Latine ont tous ratifié la CEDAW, convention qu’ils ont intégrée à leur droit interne. Des mesures ont été adoptées, des lois ont été votées, des institutions ont été créées dans la région. Mais des discriminations normatives persistent, et l’égalité de droit des femmes est en constant décalage avec leur égalité de fait. Des facteurs idéologiques et pragmatiques, tels que les stéréotypes culturels, la vulnérabilité féminine, conditionnent toujours la situation des femmes latino-américaines. En ratifiant la CEDAW, et plus tard les Programmes d’Action du Caire et de Beijing, la Bolivie reconnaît les droits humains des femmes dans les différentes sphères sociales et politiques, et notamment leurs droits reproductifs et sexuels. Le pays note alors d’importantes avancées politiques et symboliques en matière de genre, de reproduction et de sexualité féminines. Mais la répercussion et la réappropriation des droits humains en général, des droits reproductifs et sexuels en particulier, par les femmes boliviennes, pacéniennes et alténiennes notamment, rencontrent toute une série de barrières politique, sociale, culturelle et médicale. L’influence catholique et machiste, les patrons socioculturels, la pénalisation de l’avortement, l’ignorance des droits et le faible ‘empowerment’ des femmes leur confèrent peu d’autonomie dans leurs décisions reproductives et sexuelles ; une autonomie qui serait cependant la clé de l’émancipation féminine en Bolivie.