Figures et voix du double chez Saint-John Perse
Auteur / Autrice : | Jean-Louis Cluse |
Direction : | Mireille Sacotte |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue, littérature et civilisation françaises |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Mots clés
Résumé
Comme la vie d’Alexis Leger, l’œuvre de Saint-John Perse est placée sous le signe du dédoublement. Dans le volume des Œuvres Complètes, des êtres réels, personnages historiques et écrivains, offrent au poète des figures extérieures en lesquelles se projeter. Même démarche avec deux animaux, le cheval et l’oiseau, véritables totems. Inversement, les personnages masculins des poèmes, qui se déploient entre les deux pôles de l’homme de songe et de l’homme d’action, sont des sortes de doubles projetés hors de son propre moi. De même pour la femme, dans une certaine mesure figure de dédoublement. D’autre part, le texte poétique accueille nombre de voix qui dédoublent la voix première. Enfin, l’éditeur anonyme de la Biographie et des Notes n’est qu’un double du poète : autre projection du moi. Dans une perspective psychanalytique, ce dédoublement ressortit au narcissisme, omniprésent chez Saint-John Perse, et inscrit dans une relation triangulaire : moi idéalisé, face aux images parentales. Le dédoublement est soit une démarche d’énergie orientée vers le triomphe de la vie et d’un moi riche et multiple, soit au contraire, comme tend à le suggérer l’étude des motifs du masque, du mime et du singe, la marque d’un moi inconsistant et sans limite.